31 mars 2020 : Annulation de Bayreuth 2020 Là où tant d’institutions reportent leur décision en attendant le détail des protocoles de déconfinement, la direction du festival de Bayreuth prend les devants en annonçant d’ores et déjà l’annulation de son édition 2020, qui devait se tenir comme chaque année du 25 juillet au 28 août. En raison de la pandémie de coronavirus, de l’état d’urgence sanitaire et du confinement paralysant la préparation des productions estivales, tout particulièrement en cette année qui devait voir l’inauguration d’une nouvelle production du Ring (mise en scène : Valentin Schwarz, direction : Pietari Inkinen), Katharina Wagner s’est résignée à annoncer la nouvelle ce 31 mars. Bayreuth est bien connu pour ses particularités, comme son orchestre constitué de membres des formations lyriques de la sphère germanophone pour l’essentiel, qui jouent en fosse sur la Colline pendant leurs vacances, mais aussi pour ses plannings de répétitions très en amont, les musicales commençant début juin, et le travail des ateliers de confection des décors et costumes des semaines encore plus tôt. L’annulation du festival de cet été implique le report d’au moins deux ans du nouveau Ring, en raison des problématiques d’agenda de ses multiples participants, la Tétralogie wagnérienne comportant pas moins de 34 personnages. Le planning des éditions futures devra donc être revu, mais les billets obtenus pour 2020 devraient rester valables pour l’édition 2021, où sera présenté un nouveau Vaisseau fantôme et des reprises des récentes productions de Lohengrin, Tannhäuser et des Maîtres chanteurs, auxquelles s’ajouteront trois versions de concert de La Walkyrie. C’est la première fois depuis 1944 (où n’avaient été données que 12 représentations des Maîtres chanteurs) et la fermeture généralisée des théâtres par Hitler pour cause de « guerre totale » que le festival de Bayreuth n’aura pas lieu.
30 mars 2020 : Mort de Krysztof Penderecki Né à Dębica le 23 novembre 1933, le compositeur polonais Krzysztof Penderecki est décédé hier à Cracovie, à l’âge de 86 ans. Élevé dans une famille arménienne où les hommes pratiquaient la musique en plus de leurs activités professionnelles, il compose ses premières œuvres très tôt, en même temps qu’il apprend à jouer du violon et du piano. Étudiant au conservatoire de Cracovie, institution dont il deviendra directeur en 1972, il remporte le Premier prix de composition de Varsovie en 1959. D’abord sériel et résolument moderne, sa musique prend un nouveau tournant autour de 1965 avec la Passion selon saint Luc, dont une nouvelle version enregistrée en sa présence à Salzbourg en 2018 vient juste de paraître. Puis à l’aspect religieux s’ajoute une nouvelle forme de classicisme, reléguant Les Diables de Loudun ou Anaklasis à une première période, avant une seconde marquée par un retour à la tonalité, vers 1980, définie par le Requiem Polonais et les six dernières symphonies. Il avait été découvert par le grand public grâce à l’utilisation de sa musique par Stanley Kubrick dans le film Shining – notamment Le Songe de Jacob et oratorio Utrenja, consacré à la mise au tombeau puis à la résurrection du Christ. Il restera l’un des compositeurs ayant le plus remis la musique sacrée au premier plan dans la production savante de la seconde moitié du XXe siècle.
12 mars 2020 : Mort du compositeur Charles Wuorinen Né en 1938 à New-York, le compositeur américain Charles Wuorinen est mort dans la même ville ce 11 mars 2020. Fils du président du département d’histoire de l’Université Columbia, il sort de la section musique de cette même université en 1963, tandis qu’il compose déjà depuis l’âge de cinq ans. Dès 1962, il fonde The Group of Contemporary Music, avec lequel il crée ses premières pièces de maturité, ainsi que celles de compositeurs déjà connus comme Wolpe ou Carter. Peu après avoir reçu le Prix Pulitzer de musique en 1970, il fait scandale avec son Concerto pour violon amplifié à Tanglewood, joué sous la direction de Michael Tilson Thomas. En janvier 2014, le Teatro Real crée son opéra Brokeback Mountain, quelques semaines seulement avant la mort du commanditaire de l’œuvre, Gérard Mortier.
10 février 2020 : Mirella Freni nous a quittĂ©s NĂ© Ă Modène en 1935, la soprano Mirella Freni est morte dans la mĂŞme ville, quelques jours avant son 85e anniversaire. Elle dĂ©bute sa carrière Ă dix-neuf ans dans sa ville natale en MicaĂ«la, avant de chanter Ă Glyndebourne pour les Ă©tĂ©s 1960 Ă 1962. Rapidement sur les plus grandes scènes, de Covent Garden Ă la Scala, elle dĂ©bute au Met en 1965 et devient rapidement l’une des sopranos favorites de Karajan, avec lequel elle enregistre plusieurs enregistrements mythiques, dont La Bohème et Madame Butterfly pour Decca. Apparue encore ne 2005 en Gala au Met avec James Levine, elle achève sa carrière Ă 70 ans Ă l’OpĂ©ra national de Washington ans par La Pucelle d’OrlĂ©ans de TchaĂŻkovski. Elle meurt le 9 fĂ©vrier 2020, des suites d’une sĂ©rie d’accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux.
02 février 2020 : Disparition du pianiste Peter Serkin Petit-fils d’Adolf Busch et fils de Rudolf Serkin nĂ© en 1947 Ă New-York, Peter Serkin est diplĂ´mĂ© dès 1965 de l’Institut Curtis, et reçoit dès l’annĂ©e suivante le Grammy Award du meilleur nouvel artiste classique. Après une interruption de quelques mois en 1971, il reprend une carrière musicale intense et joue avec les plus grands, en plus de devenir un fervent dĂ©fenseur de musique contemporaine. CĂ©lèbre pour ses enregistrements de Bach, Mozart ou Messiaen, c’est aussi l’un des premiers Ă jouer l’œuvre de Beethoven sur Pianoforte. Il est mort le 1er fĂ©vrier 2020 Ă Red Hook.
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