28 aoűt 2018 : DĂ©cès d’Inge Borkh La soprano allemande Inge Borkh est dĂ©cĂ©dĂ©e dimanche 26 aoĂ»t Ă Stuttgart, Ă l’âge de 97 ans. NĂ©e Ingeborg Simon Ă Mannheim le 26 mai 1921, elle fit une très grande carrière, malgrĂ© tout un peu en retrait de ce qu’elle mĂ©ritait, car la concurrence Ă©tait rude lorsqu’au dĂ©but des annĂ©es 1950 elle intĂ©gra le premier cercle très enviĂ© des grandes divas internationales. Voix très grande, elle pouvait ĂŞtre Ă la fois une nouvelle Flagstad, un peu trop tĂ´t, ou une autre Nilsson, un peu trop tard. Excellente tragĂ©dienne, bougeant remarquablement – elle avait fait du théâtre et mĂŞme travaillĂ© la danse dans sa jeunesse –, elle avait l’un de ces physiques imposants de grande cantatrice pour les grands rĂ´les. Par vocation ou peut-ĂŞtre par hasard, si elle chanta tous les principaux rĂ´les italiens de grand lyrique, de Turandot Ă Lady Macbeth, elle fut une remarquable Leonore dans Fidelio mais ne fit que frĂ´ler le rĂ©pertoire wagnĂ©rien auquel ses moyens semblaient pourtant la destiner : Freia et Sieglinde (Bayreuth 1952) puis une Elsa qu’elle disait considĂ©rer comme une erreur. C’est tout. Elle eut sa revanche avec Richard Strauss, s’imposant dans le monde entier comme une Elektra absolument unique, une magnifique SalomĂ© et une Teinturière de la Femme sans ombre remarquable. La voix Ă©tait immense, plus sensuelle que celles de Flagstad et de Nilsson, d’une nature très diffĂ©rente de celles de Ljuba Welitsch et de Rysanek, ses rivales en SalomĂ©. Elle quitta la scène en 1973, vivant en Suisse, mais avait fait un retour mais au théâtre parlĂ© en 1977. Il suffit de réécouter quelques secondes de son Elektra avec Mitropoulos Ă Salzbourg (1957) ou des extraits d’Elektra et SalomĂ© avec Fritz Reiner en studio pour RCA pour prendre la mesure du tempĂ©rament de feu de cette straussienne nĂ©e.
26 juillet 2018 : Gergiev à Bayreuth l’été prochain C’est officiel, le chef le plus suroccupé de la planète et omnipotent patron du Mariinski de Saint-Pétersbourg Valery Gergiev sera présent dans la fosse de Bayreuth à l’été 2019 pour la nouvelle production de Tannhäuser, dont la mise en scène sera confiée à Tobias Kratzer. Bayreuth était l’un des rares trophées que le maestro ossète, qui aura alors 66 ans et est devenu un wagnérien de plus en plus régulier au fil des saisons, ne possédait pas encore à son palmarès.
04 juillet 2018 : Pas de chevalier au cygne pour Alagna Dans un communiqué laconique, le festival de Bayreuth annonce que Roberto Alagna ne chantera finalement pas le rôle-titre de Lohengrin dans la nouvelle production de l’opéra romantique de Wagner présentée du 25 juillet au 10 août, dont la mise en scène est confiée à Yuval Sharon. Le ténor français s’en est expliqué sur sa page Facebook, arguant d’une surcharge de travail pour mener à bien la mémorisation du rôle, qu’il pourrait tout à fait donner en version de concert dès maintenant. Les mauvaises langues diront que cette annulation n’est pas une surprise, considérant entre autres que l’allemand n’est certainement pas l’idiome dans lequel on attend le plus ce ténor authentiquement latin, qui renonce du coup à ses débuts in loco. Alors que nombreux avaient imaginé que le rôle-titre reviendrait pour cet été à Klaus Florian Vogt, présent sur la Colline pour Walther des Maîtres chanteurs, et qui avait triomphé dans la précédente production de Lohengrin entre 2011 et 2015, c’est le ténor polonais Piotr Beczala qui fera ses débuts anticipés d’un an dans le Temple wagnérien, aux côtés d’Anja Harteros en Elsa et de Waltraud Meier de retour à Bayreuth après dix-huit années d’absence pour le rôle d’Ortrud.
20 juin 2018 : Disparition d’Enoch zu Guttenberg Peu connu en dehors des frontières de l’Allemagne, le chef Enoch zu Guttenberg est décédé ce vendredi 15 juin à Munich, à l’âge de 71 ans. Intendant du Festival de Herrenchiemsee, sur l’île où Louis II de Bavière se fit construire une réplique de Versailles, ce natif de Guttenberg en Haute-Franconie, non loin de Bayreuth, père d’un ministre de la Défense puis de l’Économie d’Angela Merkel au tournant des années 2010, était également chef honoris des Hofer Symphoniker après avoir fait partie des premiers fondateurs d’ensembles baroques sacrés, dont dès 1967 le Chorgemeinschaft Neubeuern, avec lequel il était encore invité à diriger Beethoven et Mendelssohn à la Philharmonie de Berlin en novembre 2017. Habitué des festivals de Schwetzingen, Scheswig-Holstein, des Berliner Festwochen, de la Mozartwoche de Salzbourg, il avait honoré à Rome le Pape Benoît XVI d’un Requiem de Verdi en 2010.
18 juin 2018 : Gennadi Rozhdestventski est mort Le géant russe de la direction Gennadi Rozhdestventski nous a quittés ce samedi 16 juin, un mois après avoir fêté ses 87 ans. Directeur musical de l’Orchestre de la Radio de Moscou dès 1961 puis directeur du Bolshoï à partir de 1964, il prendra ensuite la direction de l’Orchestre Philharmonique de Stockholm, puis celle de l’Orchestre de la BBC de Londres, bien que le rideau de fer tienne toujours. Très proche de Dmitri Chostakovitch, Rozhdestvenski créera la première de l’opéra Le Nez à Moscou et enregistrera l’intégrale de symphonies qui l’accompagneront jusqu’à la fin de sa vie, comme lors de majestueux concerts à la salle Pleyel en 2012 ou 2014, avec une Symphonie n° 15 qu’il portait encore à la Semperoper il y a un an lors du Festival Chostakovitch de Görisch.
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