20 avril 2005 : La Madeleine rouvre sa fosse d'orchestre Le Théâtre de La Madeleine de Paris a rouvert sa fosse d'orchestre, fermée depuis 1935, pour la reprise de l'opérette Ta bouche ! de Maurice Yvain. La production est celle de la compagnie Les Brigands qui avait été donnée avec succès à l'Athénée pour les fêtes de fin d'année, et qui figure parmi les spectacles nommés pour les Molières 2005 dans la catégorie Molières inattendus. Le livret est signé par l'auteur de chansons à succès Albert Willemetz (avec Maurice Yvain, il a donné à Mistinguett le fameux Mon homme), associé au dialoguiste et cinéaste Yves Mirande. La mise en scène est de Stéphan Druet, et l'orchestre des Brigands est dirigé par Benjamin Levy. La Madeleine, théâtre inauguré en 1924, avait affiché en 1935 une opérette d'Albert Willemetz et Raoul Moretti, Les Joies du Capitole. Pour le retour de ce genre, auquel les directeurs du théâtre, Frédéric Franck et Stéphane Lissner, ont l'intention de donner sa place à l'avenir, le plancher et l'habillage de la fosse ont été restaurés. Une fosse où pourront prendre place douze à seize musiciens.
19 avril 2005 : Annulations en chaîne à Radio France En raison d'une grève des personnels de Radio France, la 7e symphonie de Mahler prévue demain mercredi 20 avril par le Philharmonique de Radio France sous la direction de Wyung-Whun Chung est annulée, grevant ainsi rien moins que l'intégrale Mahler du Philharmonique. Le concert du National de France sous la direction de Daniel Harding prévu jeudi 21, également au Théâtre des Champs-Elysées, a dû être annulé lui aussi pour les mêmes raisons.
18 avril 2005 : Barenboïm s'engage au Moyen-Orient Directeur musical de l'Orchestre de Chicago et de l'Opéra d'État de Berlin, le chef d'orchestre et pianiste Daniel Barenboïm s'est engagé depuis sept ans dans le projet, « surtout pas politique », dit-il, de rapprocher, via la musique, Arabes et Israéliens. C'est le West-Eastern Divan Orchestra (nom emprunté à un recueil de poèmes de Goethe attaché à la Perse et aux pays arabes), une formation-école qui fonctionnera, pour la septième fois, lors d'une session de travail cette année à Séville en Espagne du 11 au 28 juillet, suivie par une tournée en août en Europe, en Amérique du Sud et pour la première fois en Palestine à Ramallah (avec retransmission du concert en direct le 21 août par la chaîne ARTE). Cet orchestre réunira quatre-vingts jeunes musiciens, Arabes – notamment Palestiniens – et Israéliens, pratiquant des instruments classiques occidentaux. Autour de Daniel Barenboïm, l'encadrement sera assuré par des musiciens de l'Orchestre de Chicago et de la Staatskapelle Berlin. Au programme cette année de la session de Séville : la 1re symphonie de Mahler et la Symphonie concertante pour instruments à vent de Mozart.
11 avril 2005 : Un Mozart inédit ? Le Musikverein de Vienne, l'une des plus prestigieuses insitutions musicales européennes, est en train de mener une investigation sur une partition redécouverte qui pourrait être de la plume de Mozart, comme l'a annoncé la télévision autrichienne le 6 avril dernier. Des experts internationaux sont à l'étude pour savoir si cette partition qui porte en exergue le nom du compositeur est authentique ou non. « Certains éléments vont dans ce sens, d'autre contre cette idée », a déclaré Otto Biba, directeur des archives de la Société des Amis de la Musique. Les experts espèrent pouvoir rendre leur verdict dans le courant de l'année. Et selon Biba, il ne s'agit en aucun cas d'un « gag pour l'année Mozart de 2006 ».
08 avril 2005 : Riccardo Muti claque la porte de la Scala Le célèbre chef d'orchestre Riccardo Muti, 63 ans, a claqué le 2 avril dernier la porte de la Scala de Milan, la prestigieuse salle d'opéra dont il était directeur musical depuis 1987, au terme d'une crise devenue aiguë ces dernières semaines. « L'hostilité manifestée à mon égard de manière ouverte de la part de personnes avec qui j'ai travaillé depuis quasiment vingt ans rend vraiment impossible de poursuivre un rapport de collaboration qui devrait être fondé sur l'harmonie et la confiance », a déclaré le maestro dans sa lettre de démission. Le personnel de la Scala était en conflit ouvert avec le chef d'orchestre et, à la mi-mars, avait voté à une large majorité une motion demandant son départ ainsi que la révocation du nouveau surintendant, Mauro Meli, nommé en février en remplacement de Carlo Fontana, avec qui le maître était en désaccord sur les choix de programmation. L'orchestre reprochait au chef d'orchestre d'être responsable de ce limogeage. Muti préférait programmait des opéras rares, et avait imposé ses vues lors de la soirée de gala du 7 décembre dernier, organisée pour la réouverture de la salle de la Scala restaurée, programmant l'Europa Riconosciuta d'Antonio Salieri qui avait déjà été donnée lors de l'inauguration de ce théâtre, alors que M. Fontana favorisait des oeuvres populaires pour attirer un nouveau public. Le conflit s'était soldé par des grèves du personnel et l'annulation de plusieurs concerts, tandis que le maestro s'était plaint d'un climat « d'insinuations, d'insultes et d'incompréhension  ;». En outre, des tracts hostiles à Riccardo Muti avaient été lancés des loges lors de représentations d'orchestres invités. Sa démission a provoqué un certain désarroi parmi les employés de la Scala (musiciens, choristes, danseurs), qui étaient accusés de s'être « mutinés » contre le maestro. « La démission de Muti n'était pas notre revendication principale », a fini par déclarer Bruno Cerri, délégué du syndicat CGIL (gauche).
|