15 juin 2004 : Festival de Menton 2004 Du 31 juillet au 28 août se tiendra le 55ème Festival de Musique de Menton, placé sous la direction artistique d'Augustin Dumay depuis maintenant 3 ans. Après deux éditions "de transition", selon les propres termes du grand violoniste français, 2004 aborde les choses sérieuses. Une pléiade d'artistes prestigieux viendra animer le festival (citons rapidement Pinchas Zukerman le 1er août, Antonio Florio et sa Cappella de'Turchini les 7 et 8 août, Maxim Vengerov et Fazil Say conjointement le 10 août, Aldo Ciccolini le 16 août, ou encore Stephen Kovacevitch le 25 août). Mais l'événement sera, à n'en pas douter, la venue de la déjà célèbre Chambre philharmonique d'Emmanuel Krivine, dont les cordes en boyau ont fait parler d'elles lors des Folles Journées 2004 : au programme la Symphonie n°5 de Schubert, et des airs de concert mozartiens avec Sandrine Piau (concert d'ouverture du festival le 31 juillet). Renseignements et réservations au 04 92 41 76 95 ou sur le site du festival (www.menton.fr).
10 juin 2004 : Les salariés des maisons de disques dans la rue Le quotidien Libération annonçait la semaine passée que pour la première fois, les salariés des maisons de disques sont descendus dans la rue afin de manifester leur inquiétude face aux suppressions d'emploi qui les menacent. Environ 300 salariés des principales "majors" ou multinationales (BMG, EMI, Sony, Warner) et quelques indépendants (Naïve) se sont réunis place du Palais Royal à Paris, non loin du ministère de la Culture et de la Communication. La manifestation coincidait avec la présentation d'un plan social chez Warner Music France, qui se traduira par la supression d'une cinquantaine de postes, soit 30% des effectifs. Un appel à la grève avait été lancé simultanément dans les maisons de disques. Il a été variablement suivi, touchant surtout Warner et EMI. Cette dernière (345 salariés) est aussi sous le coup d'un plan social qui devrait se traduire, précise-t-on de source syndicale, par la suppression de 60 emplois. Le mouvement a été moins suivi chez BMG et Sony Music où le personnel attend l'avis de la commission européenne sur le plan de fusion entre les deux sociétés. Il a reçu également un écho modeste chez Universal, où le plan de déménagement de la société (de Paris en banlieue) a été provisoirement suspendu, indiquait-on de source syndicale, ce qui semble avoir en partie désamorcé la protestation. Pour Martine Zulber, secrétaire nationale communication et culture de la CFDT, « l'industrie du disque n'est pas une industrie de main d'oeuvre, celle ci ne représente qu'environ 20% des coûts, les maisons de disques veulent avant tout conserver leurs marges de rentabilité en taillant dans le personnel, ce qui est une solution à court terme ». Le marché du disque en France a reculé de 15% en 2003 et de 20% au cours du premier trimestre 2004.
09 juin 2004 : Le Festival d'Art Sacré de Paris sauvé. Après les rumeurs qui ont eu cours sur l'annulation pure et simple de l'édition 2004 du Festival d'Art Sacré de Paris – faute d'accord entre ses dirigeants et la Mairie de Paris sur le montant des subventions accordées –, des négociations auraient eu lieu au plus haut niveau, et ont en tout cas permis la reconduction du budget presque normal de festival. La manifestation dirigée par Jacques Taddei aura donc lieu l'hiver prochain, comme chaque année.
04 juin 2004 : Quasthoff remplacé par Müller-Brachmann Dans un communiqué de presse, on apprenait ce matin que pour le concert de l'Orchestre Philharmonique de Radio France du 14 juin prochain au Théâtre des Champs-Elysées, Thomas Quasthoff, souffrant, sera remplacé par le jeune baryton allemand Hanno Müller-Brachmann. Le programme de la soirée (Lieder extraits du Wunderhorn de Mahler, et le poème symphonique Une Vie de héros de Strauss) reste inchangé.
03 juin 2004 : Disparition de Nicolaï Ghiaurov L'une des plus grandes basses du XXe siècle vient de s'éteindre. A l'âge de soixante quatorze ans, Nicolaï Ghiaurov est mort à Modène dans la nuit du Ier au 2 juin. Ce fils de sacristain bulgare avait par nature une voix exceptionnelle, entendue dans la chorale de l'église de son village. Il étudia avec le célèbre professeur Branbarov qui forma la plupart des grands chanteurs bulgares, avant d'aller au conservatoire de Moscou et de se perfectionner à Milan. Il préféra d'ailleurs toujours dire qu'il représentait l'école de chant italienne et non l'école bulgare. Timbre sombre, moelleux et d'une couleur exceptionnelle, vraie basse chantante, il s'illustra vite au tout premier plan de la scène internationale dans les répertoires russe et italien. La Scala de Milan, l'Opéra de Paris, toutes les grandes scènes du monde l'accueillirent, souvent avec son épouse, Mirella Freni. A Paris, il fut en vedette dans plusieurs productions mythiques comme le Faust mis en scène par Lavelli, Simon Boccanegra dans la production de Giorgio Strehler et dans ce Couronnement de Poppée historique au Palais Garnier aux côtés de Gwyneth Jones, John Vickers et Christa Ludwig. Parmi ses nombreux enregistrements, il en est un encore plus mythique que les autres, celui du Requiem de Verdi dirigé par Carlo Maria Giulini chez EMI, avec Elisabeth Schwarzkopf, Christa Ludwig et Nicolaï Gedda. C'est encore l'une des grandes figures exceptionnelles des années soixante-quatre vingt qui disparaît.
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