12 juin 2003 : Décès du chef d'orchestre et compositeur Manuel Rosenthal
Le chef d'orchestre et compositeur Manuel Rosenthal est mort à son domicile parisien, jeudi 5 juin dernier. Né à Paris le 18 juin 1904, il avait commencé sa carrière de chef d'orchestre avec les Concerts Pasdeloup en 1928 puis avec l'Orchestre national. Il aura durant toute sa carrière beaucoup œuvré pour la musique française, mais également pour la musique XXe siècle dont il créa certaines oeuvres en France (Le Prince de bois de Bela Bartok ; la Symphonie en ut d'Igor Stravinsky ; les Métamorphoses de Richard Strauss). En 1948, il quitte la France pour diriger à Seattle, Buenos Aires et Cuba. Il dirigera aussi l'Orchestre philharmonique de Liège entre 1964 et 1967 et se consacrera, entre 1962 à 1974, à sa classe de direction d'orchestre au Conservatoire de Paris. Il était le dernier élève encore vivant de Maurice Ravel depuis la disparition du pianiste Vlado Perlemuter en septembre 2002. En tant que compositeur, il est l'auteur d'un catalogue malheureusement assez peu connu du grand public. Il nous a quittés quelques jours avant son 99e anniversaire.
06 juin 2003 : Simone Young signe à l'Opéra de Hambourg
Après des mois de spéculations, la chef d'orchestre australienne Simone Young a signé son contrat de directrice musicale de l'Opéra d'Etat de Hambourg. L'actuelle directrice artistique de l'Opéra de Sydney remplacera Ingo Metzmacher à compter de la mi 2005. Metzmacher, pour sa part, prendra la direction de l'Opéra néerlandais d'Amsterdam. Young, âgée de 41 ans, a déjà dirigé au Staastsoper de Berlin, à l'Opéra de Cologne et à l'Opéra de Vienne. A Syndney, elle avait insisté pour imposer les mises en scène qui lui tenaient à coeur, entraînant un non renouvellement de son contrat en raison des déficits financiers qui suivirent ses demandes extravagantes. La chef australienne se heurtera sans doute aux mêmes problèmes à Hambourg, Metzmacher s'étant constamment plaint des restrictions budgétaires imposées par la direction de l'Opéra.
06 juin 2003 : Welser-Möst rempile jusqu'à 2012
Le chef d'orchestre autrichien Franz Welser-Möst, âgé de 42 ans, vient de prolonger de cinq ans son contrat à la tête de l'Orchestre de Cleveland. Il sera donc chef principal de la phalange américaine jusqu'à la saison 2011-1012. Welser-Möst avait pris la suite de Christoph Dohnanyi en 1999. Pour ses prestations, il encaissera la modique somme de 1,2 millions de dollars par an. Il a toutefois dû se résoudre à accepter une diminution temporaire de 10% de son salaire suite à la dégradation de la situation financière de l'orchestre.
06 juin 2003 : Changement dans l'équipe scénique du Parsifal 2004 de Bayreuth
Suite à une série de désaccords avec la direction festival, le duo Martin Kusej/Martin Zehetgruber, initialement prévu pour la partie scénique du prochain Parsifal de 2004 – qui verra le retour de Boulez sur la Colline après 30 ans d'absence – a jeté l'éponge. C'est L'Allemand Christoph Schlingensief, célèbre pour son sens de la provocation au théâtre comme au cinéma, qui se lancera à la conquête du Saint Graal l'an prochain. Le directeur du festival Wolfgang Wagner estime avoir fait en Schlingensief le choix d'une mise en scène "surprenante et riche, qui respectera l'esprit de l'oeuvre de [son] grand-père". Le metteur en scène allemand s'attaque volontiers de front aux sujets brûlants, dénonçant ainsi récemment à Vienne la montée du populisme et du racisme au travers d'un conteneur singeant les wagons de la déportation, barré d'un énorme "Ausländer raus!" (les étrangers dehors!). Il s'est dit "extrêmement heureux" d'avoir été élu pour Bayreuth. Reste à espérer qu'il réussira à s'accorder avec Pierre Boulez comme Patrice Chéreau l'avait fait il y a de cela 25 ans.
29 mai 2003 : Otto Edelmann nous a quittés
Le baryton-basse autrichien Otto Edelmann est mort mercredi 14 mai, à l'âge de 86 ans. Né le 5 février 1917, Otto Edelmann fait ses études à l'Académie de musique de Vienne. Il débute en 1937 en Allemagne dans le Figaro des Noces de Mozart. De 1938 à 1940, il chante à l'opéra de Nuremberg, avant que la guerre interrompe sa carrière durant près de dix ans : enrôlé dans la Wehrmacht, il sera fait prisonnier pendant deux ans par les Soviétiques. Après la guerre, il intégrera la troupe de l'Opéra de Vienne en 1954 (en interprétant l'Ermite dans Le Freischütz de Weber) où il tiendra, durant quasiment quatre décennies, l'essentiel des grands rôles du répertoire (430 représentations dans 36 rôles). Invité des grandes scènes internationales, Otto Edelmann triomphe notamment dans Wagner et Strauss. La réouverture du Festival de Bayreuth en 1951 lui offre un de ses rôles de prédilection : Hans Sachs des Maîtres chanteurs de Nuremberg. Mais c'est le baron Ochs du Chevalier à la rose, chanté 256 fois sur scène, qui reste son rôle fétiche. Doté d'une voix franche et puissante, d'un vrai talent de comédien, Otto Edelmann était aussi admiré pour son grand professionnalisme. Il n'a par exemple jamais annulé une représentation, et a toujours assumé ses choix artistiques en fonction de ses possibilités vocales, assurant ainsi à sa voix une exceptionnelle longévité. S'il a cessé de chanter en 1976, c'est pour mieux enseigner à l'Académie de Vienne et pour donner des master class et des cours particuliers. Pour les discophiles du monde entier, il restera d'un des plus truculents Leporello – dans le Don Giovanni de Furtwängler à Salzburg en 1954 – et un mémorable Ochs – dans l'irremplaçable Chevalier à la Rose londonien de Karajan avec Schwarzkopf, Ludwig et Stich-Randall.
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