17 octobre 2014 : Annulation des Lundis musicaux du Palais-Royal Christophe Combarieu, auteur de la chronique culturelle et musicale sur LCI, avait décidé de relancer en 2013 les fameux Lundis musicaux autrefois créés par Pierre Bergé, mais en faisant le choix du Théâtre du Palais-Royal plutôt que celui de l’Athénée, où l’homme d’affaires avait proposé naguère des soirées courues du tout Paris pendant douze ans. Après une belle première saison, la seconde vient d’être purement et simplement annulée en raison de "ventes catastrophiques" selon 2CCOM, la société de production de Combarieu, imputables "au contexte socio-économique français très difficile". Coup dur pour la manifestation dont la formule était très attrayante, et devait proposer pour 2014-2015, dans un cadre de théâtre à l’italienne offrant une excellente proximité avec le public, des soirées avec Dame Kiri Te Kanawa, Vesselina Kasarova, Max Emanuel Cencic, Ian Bostridge, Christiane Oelze, Jennifer Larmore, Karine Deshayes, Sandrine Piau, Angelika Kirchschlager et René Pape, dont ce devait être le premier récital à Paris.
15 octobre 2014 : Décès d’Anita Cerquetti Celle qui connut enfin le succès médiatique quand elle remplaça en 1958 la Callas dans Norma après le scandale causé par la diva qui avait quitté le spectacle en pleine représentation et en présence du Président de la République, vient de mourir à Pérouse à 83 ans. Anita Cerquetti fut certainement l’une des plus vraiment belles voix de la seconde moitié du XXe siècle. Elle commença très jeune une carrière essentiellement consacrée aux opéra de Verdi, de Bellini et de Rossini et chanta sur les plus importantes scènes italiennes pendant dix ans, de 1951, ses débuts dans Aïda à Spoleto, à 1961, année où elle disparut de la scène pour n’y reparaître jamais plus. La rumeur courut alors qu’elle souffrait d’une grave dépression, ayant mal vécu la célébrité et les débats qui avaient suivi son remplacement de la Callas en 1958. Cela avait été pourtant l’occasion de révéler au public international une voix formidable de puissance, de pureté et de mille qualités qu’elle était quasiment la seule à posséder dans ce répertoire. Celle qui fut sa partenaire comme celle de la Callas, de la Tebaldi et de la Milanov dans Verdi et Bellini, la grande mezzo Fedora Barbieri, la mettait en tête devant toutes ces dames notamment dans Norma et Aïda, louant notamment une exceptionnelle puissance sur toute la tessiture qui ne nuisait pas à la qualité du timbre ni de l’émission. Son physique la desservit certainement au moment où naissait la mode des cantatrices élégantes et photogéniques. Une discographie assez confidentiellement distribuée mais abondante surtout pour Verdi, témoigne de l’art de cette cantatrice d’exception à la carrière hélas très brève.
27 septembre 2014 : Le manuscrit de la Sonate alla Turca refait surface Le manuscrit de la plus célèbre sonate pour piano de Mozart, la Sonate n° 11 en la majeur K. 331, dont le finale, la célèbre Marche turque, est universellement connu, vient d’être retrouvé dans la bibliothèque Szechenyi de Budapest. Considérée comme perdue, cette partition originale de 1783 refait surface par hasard, alors que jusqu’à présent, seul un feuillet de trois pages, celui de la Marche alla turca, pieusement conservé dans le fonds du Mozarteum de Salzbourg, était connu. On ne saura jamais pour quelle raison ce feuillet avait été détaché du manuscrit complet, ni comment ce dernier a atterri en Hongrie, où Mozart n’a à la connaissance des musicologues, jamais mis les pieds. Cette redécouverte est le fruit du travail de fourmi de Balasz Mikuski, 42 ans, responsable depuis 2009 du département musique du fonds Szechenyi de Budapest, qui a entrepris depuis sa nomination un archivage de ses innombrables manuscrits non inventoriés. Le pianiste hongrois Zoltan Kocsis a présenté hier lors d’un concert la partition telle qu’écrite sur ces feuillets jaunis comportant dans les deux premiers mouvements quelques petites différences de notes ou de rythmes par rapport à la partition imprimée jouée partout de par le monde depuis plus de deux siècles.
24 septembre 2014 : Muti quitte l’Opéra de Rome À l’issue de mois de tourmente, de bras de fer syndicaux, de problèmes budgétaires et d’instabilité interne, et à quelques jours de la première production de la saison 2014-2015, le maestro italien Riccardo Muti vient de jeter l’éponge à l’Opéra de Rome, dont il était chef honoraire à vie depuis 2011, et qu’il quitte avec effet immédiat. Très endettée, l’illustre maison lyrique de la capitale italienne, marquée par une multiplication des grèves et une tentative de sauvetage à renfort d’argent public, accumule presque 29 millions d’euros d’arriérés. Ce départ rappelle celui, fracassant, dont Muti avait été l’auteur en 2005 à la Scala, après dix-neuf années de direction de la prestigieuse institution milanaise. Pour l’heure, à Rome, Aïda en novembre et les Noces de Figaro en mai prochain doivent se trouver un nouveau maestro.
09 septembre 2014 : Décès de Magda Olivero Après la disparition au mois de juillet, à l’âge de 105 ans, de la soprano italienne Licia Albanese, la célèbre Violetta mais aussi la Mimi de Toscanini à la NBC, qui avait effectué une immense carrière chantant notamment plus 400 fois au Metropolitan Opera de New York, c’est celle d’une autre grande soprano italienne, survenue le 8 septembre, que l’on vient d’apprendre. Magda Olivera, qui avait 104 ans, a aussi connu la gloire sur de nombreuses scènes internationales. Elle avait débuté en 1933 une carrière particulièrement longue, puisqu’elle chantait encore Tosca au Met de New York à 65 ans. Grande interprète des opéras de Puccini, elle fut la soprano préférée de Cilea pour son opéra Adrienne Lecouvreur et chanta aussi quelques rôles de Verdi, ainsi que Manon. Sa longue carrière lui permit d’être la partenaire aussi bien des grands chanteurs d’avant que d’après-guerre. Voix d’une qualité rare, comme celle de Licia Albanese d’ailleurs, elle illustrait parfaitement un certain art du grand chant italien.
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