08 septembre 2014 : Welser-Möst quitte l’Opéra de Vienne Le chef autrichien Franz Welser-Möst vient de démissionner de ses fonctions de directeur musical de l’Opéra de Vienne pour divergences de vue avec le directeur général Dominique Meyer dont il ne partage pas les choix pour l’orientation culturelle du théâtre. Welser-Möst avait déjà démissionné du festival de Salzbourg en 2012 pour protester contre les horaires des représentations, avant de se raviser cet été pour remplacer Zubin Mehta dans le Chevalier à la rose. Sa saison personnelle au Staatsoper est donc annulée, mais il est aussi directeur musical de l’Orchestre de Cleveland avec lequel on l’entendra le 21 septembre salle Pleyel.
03 septembre 2014 : Disparition de Nicole Duault C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de notre amie et collègue Nicole Duault, disparue le 31 août à l’âge de 72 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral intervenu alors qu’elle se trouvait dans sa maison de vacances d’Arcachon le 20 août. Issue de la 38e promotion de l’École de journalisme de Lille, elle collaborait encore très régulièrement au Journal du Dimanche ainsi qu’à son pendant Internet le JDD.fr, mais avait surtout été journaliste à France Soirs dans les années 1960 et 1970, d’abord dans les rubriques éducation, formation et jeunesse, avant de devenir responsable des spectacles. Grande enthousiaste, elle a conservé jusqu’au bout une insatiable curiosité pour la chose culturelle, jamais un soir ailleurs que dans un théâtre, un musée ou une salle de concerts, défendant tout particulièrement l’art contemporain. Elle disparaît deux mois tout juste après son mari, le journaliste Claude Vincent.
14 aoűt 2014 : Frans BrĂĽggen est mort Le chef d’orchestre et flĂ»tiste Frans BrĂĽggen, l’un des pionniers du mouvement baroque aux cĂ´tĂ©s de Gustav Leonhardt, Nikolaus Harnoncourt et Sigiswald Kuijken, s’est Ă©teint chez lui, dans sa ville d’Amsterdam le 13 aoĂ»t Ă l’âge de 79 ans. NĂ© le 30 octobre 1934 dans la citĂ© nĂ©erlandaise Ă laquelle il est restĂ© attachĂ© toute sa vie, BrĂĽggen avait suivi une formation acadĂ©mique de flĂ»te traversière classique avant de se tourner vers le traverso pour la flĂ»te Ă bec, dont il allait devenir le plus cĂ©lèbre ambassadeur, au point d’être considĂ©rĂ© comme le père de tous les flĂ»tistes Ă bec. Connu pour sa silhouette très particulière, haute stature et importante maigreur, dos voĂ»tĂ© et longs cheveux blancs, traits Ă la JankĂ©lĂ©vitch, il luttait depuis longtemps contre la maladie. Se tournant comme beaucoup de ses confrères baroqueux vers la direction, il avait fondĂ© en 1981 l’Orchestre du XVIIIe siècle, qui fut l’un des premières formations sur instruments d’époque Ă enregistrer les symphonies de Beethoven puis de Schubert pour Philips, dans un modèle d’élĂ©gance aristocratique.
11 aoűt 2014 : Les projets de Bayreuth jusqu’à 2020 Une annĂ©e sans nouvelle production Ă Bayreuth est souvent l’occasion de faire le point sur l’avenir et de dĂ©voiler les projets sur le long cours. Ainsi, le festival annonce, outre le nouveau Tristan de l’étĂ© 2015 (confiĂ© aux soins de Katharina Wagner et de Christian Thielemann, avec Stephen Gould et Eva-Maria Westbroek dans les rĂ´les-titres) et le nouveau Parsifal dĂ©jĂ sulfureux de Jonathan Meese en 2016 (direction Andris Nelsons, Ă©quipe proche de celle de l’actuel Lohengrin : Klaus Florian Vogt, Petra Lang, Georg Zeppenfeld), dĂ©jĂ connus, une brochette de nouvelles productions pour les annĂ©es suivantes. Se succèderont ainsi les MaĂ®tres chanteurs en 2017 (mise en scène Barrie Kosky, direction Philippe Jordan, avec Michael Volle en Sachs), un nouveau Lohengrin pour 2018 (mise en scène Alvis Hermanis, rumeurs de prĂ©sence d’Anna Netrebko en Elsa), puis Tannhäuser pour 2019 et le Ring pour 2020, dont les Ă©quipes restent Ă dĂ©finir, mĂŞme si l’on parle dĂ©jĂ du jeune Tobias Kratzer pour la mise en scène du premier. L’occasion aussi de rappeler qu’à compter de l’annĂ©e prochaine, Katharina Wagner deviendra seul maĂ®tre bord du vaisseau franconien, sa demi-sĹ“ur Eva Wagner-Pasquier ayant annoncĂ© son dĂ©part ce printemps.
28 juillet 2014 : Décès de Carlo Bergonzi Carlo Bergonzi, qui vient de décéder à l’âge de 90 ans, fut l’une des figures majeures du monde des ténors en ces années 1960 si riches en très belles voix. Né près de Parme en 1924, il commença ses études vocales dans sa ville natale à 14 ans, études interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier par les Allemands, il fut interné dans un camp mais libéré à la fin des hostilités, et il reprit son travail vocal, au Conservatoire Boito de Parme. Il débuta très vite une carrière professionnelle, mais comme baryton. En 1948, il débutait en chantant Figaro dans le Barbier de Séville. Il pratiqua ce répertoire jusqu’en 1951 où, ayant retravaillé sa voix, il faisait de seconds débuts, cette fois comme ténor dans André Chénier de Giordano. La gloire lui vint quand il aborda les grands rôles verdiens sur les grandes scènes mondiales. En 1956, il chantait Radamès dans Aïda au Metropolitan Opera de New York, théâtre dont il fut l’une des gloires. Partenaire très fréquent de la Tebaldi notamment au disque, il parcourut au plus haut niveau le répertoire vériste et verdien notamment dans le monde entier. Sa voix, si elle n’avait pas la puissance naturelle de certains de ses rivaux, était si bien en place qu’elle passait n’importe quel orchestre dans n’importe quel lieu, y compris par exemple dans les rôles les plus lourds de Verdi, au Colón de Buenos Aires ou à Vérone. Elle se caractérisait par la subtilité d’une émission très raffinée, par un timbre musical et d’une superbe couleur, par un art du phrasé qui rendait avant tout justice à la musique. Ce n’était pas un très bon comédien, mais ses personnages prenaient vie grâce à son art du chant qui comme après lui Pavarotti suffisait à transporter les publics les plus difficiles et les plus nombreux. Sa discographie est abondante et laisse une trace fidèle de cette voix d’exception menée par un grand musicien.
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