06 novembre 2012 : Elliott Carter est mort Le compositeur américain Elliott Carter est mort aujourd’hui à New York à l'âge de 103 ans, au terme d’une carrière s'étendant sur près de huit décennies. Il laissé quelque 158 œuvres, étalées entre 1942 et cette année. La création de sa dernière partition, Instances, interviendra en février prochain. Né à New York le 11 décembre 1908, tout juste un jour après Olivier Messiaen, il avait découvert la musique sous la férule de Charles Ives, avant d’étudier auprès de Walter Piston à l'Université d'Harvard. Premier compositeur à recevoir la National Medal of Arts américaine en 1985, il avait également été fait Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres par la France, où il a travaillé à Paris entre 1932 et 1935 auprès de Nadia Boulanger à l'École normale de musique du Boulevard Malesherbes. En 2008, Carter avait fêté son centième anniversaire dans la prestigieuse salle du Carnegie Hall de New York.
30 octobre 2012 : Premier bis de l’histoire de la Bastille Samedi soir, lors d’une représentation de la Fille du régiment de Donizetti à l’Opéra Bastille, après l'air Ah mes amis quel jour de fête !, le public enthousiaste a porté Juan
Diego Flórez, avec la complicité du chef Marco Armiliato et du Chœur de l’Opéra
national de Paris, à bisser le final de sa cavatine, mettant la salle en délire. Il s’agit du premier bis de l’histoire de l’Opéra Bastille, tiré d’un des airs les plus virtuoses du répertoire (avec pas moins de neuf contre-ut).
29 octobre 2012 : Disparition de Hans Werner Henze Le compositeur allemand Hans Werner Henze est mort samedi 27 octobre à Dresde, à l'âge de 86 ans, selon la maison d’édition Schott. Il résidait depuis 1953 en Italie et était l'un des compositeurs contemporains les plus prolifiques. Né le 1er juillet 1926 à Gütersloh (Rhénanie-du-nord-Westphalie), fils d'un maître d'école et d'une employée de bureau, il avait été appelé à rejoindre l'armée allemande en 1944 et fut capturé peu après par l'armée britannique qui le maintint en détention jusqu'à la fin de la guerre. Son expérience du nazisme avait forgé en lui la haine du facisme et laissé des traces dans son œuvre. Son engagement politique fut connu après son adhésion au Parti communiste italien et son soutien au régime castriste. Il laisse une dizaine de symphonies (étalées dans le temps entre 1947 et 2000), des concertos, parmi lesquels le cycle intitulé Requiem, de nombreuses pièces solistes ou de musique de chambre, ainsi que plusieurs opéras, parmi lesquels le Prince de Hombourg (1960) et les Bassarides (1965). Son dernier ouvrage lyrique, l’Upupa ou le triomphe de l’amour filial, avait été créé en 2003 au festival de Salzbourg.
25 octobre 2012 : Rapport alarmant sur la Philharmonie de Paris Selon un communiqué de presse, Yann Gaillard, sénateur UMP de l’Aube, rapporteur spécial de la mission Culture au nom de la commission des finances, vient de rendre public son rapport d’information relatif à la Philharmonie de Paris. Ce grand équipement fait partie des chantiers que le ministère de la culture a souhaité préserver, malgré l’arrêt ou le report de plusieurs autres, dans un contexte budgétaire très contraint. Ce projet n’en soulève pas moins un certain nombre d’interrogations. Son dimensionnement particulièrement ambitieux fait notamment débat : fallait-il voir si grand ? En effet, le futur équipement bénéficiera d’un luxe d’espaces annexes dont l’utilité reste, selon lui, à démontrer, compte tenu, en particulier, de la quasi-mitoyenneté de la Cité de la musique. Il souligne également que la conduite du projet s’est avérée chaotique, se heurtant à des difficultés juridiques, favorisées par le caractère atypique du projet, porté à parts égales par l’État et la Ville de Paris. La défaillance des tutelles a été sévèrement critiquée par un rapport d’inspection publié en décembre 2009. Même si des améliorations ont été apportées depuis lors, la capacité de l’Etat à développer une contre-expertise à la maîtrise d’ouvrage doit être renforcée. Le projet ne fait pas non plus exception à la loi des grands chantiers culturels, et connaît une dérive de ses coûts et de son calendrier. Aujourd’hui, le retard accumulé est estimé à 24 mois, reportant l’ouverture de l’équipement au dernier trimestre 2014. S’agissant de l’inflation des coûts, alors que l’estimation initiale était de l’ordre de 170 millions d’euros, les dernières évaluations anticipent une facture globale finale de l’ordre de 386 millions d’euros. De surcroît, le financement du projet, assuré majoritairement par l’État et la Ville de Paris, prévoit une participation de la région Île-de-France, dont le niveau n’est pas encore définitivement arrêté. Enfin, au-delà de la construction du nouvel auditorium, ce sont les enjeux associés à son ouverture qui interpellent. Dès à présent, il est nécessaire de préciser le statut sui generis du futur établissement, d’évaluer de manière fiable, à partir d’une étude de fréquentation approfondie, son budget prévisionnel de fonctionnement, et la clé de répartition des subventions publiques qui seront nécessaires. Et le sénateur de s’interroger in fine : ne faut-il pas craindre de voir ce type d’investissement se traduire par un effet d’éviction durable au détriment des autres moyens du ministère ? La commission des finances a exprimé ses vives inquiétudes à ce sujet.
22 octobre 2012 : Fazil Say jugé pour blasphème Le pianiste turc Fazil Say, connu pour être la bête noire des islamistes, a comparu jeudi 18 octobre devant un tribunal d'Istanbul où il a rejeté des accusations d'atteintes aux valeurs religieuses des musulmans. La justice turque l'avait inculpé au début de l'été pour avoir publié sur son compte Twitter quelques tirades provocatrices sur l'Islam. Ses avocats ont réclamé l'acquittement immédiat, qui a été refusé par le tribunal d'instance ayant fixé la prochaine audience au 18 février. Le pianiste, âgé de 42 ans, encourt une peine d'un an et demi de prison. L'ouverture de ce procès relance la controverse sur une islamisation de la société turque, un sujet qui divise profondément les tenants de la laïcité et les partisans du pouvoir islamo-conservateur du Parti de la justice et du développement (AKP). Laïc convaincu et fils d'un intellectuel engagé, Fazil Say a régulièrement suscité la polémique en critiquant vertement l'AKP. "Les procès de l'Inquisition étaient les mêmes. Ils interdisent tout ce qui pousse les gens à penser, à rire", a déclaré à l'AFP le sculpteur Mehmet Aksoy, venu avec une centaine de militants, dont de nombreux artistes, afficher leur soutien à Fazil Say. La députée allemande d'origine turque Sevim Dagdelen a pour sa part rendu publique une pétition signée par 103 parlementaires allemands de gauche contre les poursuites visant le pianiste.
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