09 janvier 2012 : Décès d’Alexis Weissenberg Le pianiste Alexis Weissenberg s’est éteint dans sa maison de Lugano en Suisse le 8 janvier. Né à Sofia en 1929 il avait débuté une carrière d’enfant prodige à huit ans au Moyen Orient et en Afrique du Sud. Après avoir travaillé à la Juilliard School et avec notamment Arthur Schnabel et Wanda Landowska, il remporte en 1947 le Concours International Leventritt qui le lance dans la grande carrière internationale. Il deviendra alors l’un des virtuoses les plus en vue des décennies suivantes, très apprécié pour la puissance de sa technique mise en valeur notamment dans les œuvres de Rachmaninov et Tchaïkovski. Il sera, sous l’aile de Michel Glotz, l’un des solistes préférés d’Herbert von Karajan et bénéficiera d’une notoriété dépassant les simples cercles musicaux. Il a joué sous la baguette des plus grands chefs sous et avec les plus grandes formations de l’époque et enregistré avec eux une vaste discographie. Il s’est également consacré à l’enseignement, fondant la Alexis Weissenberg’s Piano Master Class à Engelberg en Suisse.
28 novembre 2011 : Boulez, Dusapin, Mantovani à la Casa da Musica de Porto 2012 sera l’année de la France à Casa da Musica. Depuis six ans, cet édifice construit à Porto par l’architecte Rem Koolhaas, accueille toutes les musiques et chaque saison celles d’un pays différent. Les concerts d’ouverture, le vendredi 13 et le samedi 15 janvier seront consacrés à un portrait de Pascal Dusapin avec également des œuvres de Berlioz, de Mantovani et de Boulez. Ce dernier devrait venir diriger le 24 mars, l’Ensemble Intercontemporain dans Éclat, Multiples. Certains concerts de Casa da Musica seront redonnés à l’automne 2012 en France notamment au festival Musica de Strasbourg et au Centre Pompidou de Metz.
24 novembre 2011 : La Sibylle s’est tue… Infatigable servante de la musique ancienne à laquelle elle a toujours réservé son timbre si particulier, riche en couleurs crépusculaires, la soprano Montserrat Figueras, épouse du chef et gambiste Jordi Savall avec lequel elle formait un duo incontournable de la scène musicale depuis les années 1980, est décédée mercredi 23 novembre à Barcelone, capitale de Catalogne où elle était née le 15 mars 1942. Avec elle s’en va l’un des témoins majeurs de la révolution baroque, du retour aux sources d’une vocalité éloignée des canons de l’opéra. Une discographie abondante aux côtés des ensembles Hesperion XX, (puis XXI), la Capella Reial de Catalunya, témoigne d’un art vocal à fleur de timbre, non exempt d’irrégularités mais d’une immense expressivité, distillant toujours un intense sentiment d’évasion. À l’heure de la standardisation des timbres, l’art de Montserrat Figueras n’en apparaît que plus authentique et personnel, absolument incomparable dans l’élégie. Issue d’une famille de mélomanes et sachant transmettre à son tour à sa descendance le goût artistique, véritable ambassadrice d’un dialogue interculturel et interreligieux, chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres depuis 2003, la soprano a été emportée par le cancer contre lequel elle luttait depuis des mois.
22 novembre 2011 : Sena Jurinac est morte La soprano Sena Jurinac, l’une des dernières voix légendaires de l’après-guerre viennois, vient de succomber à une longue maladie à Augsbourg, où elle était installée depuis sa retraite en 1982. Elle venait de fêter son quatre-vingt-dixième anniversaire. Lire l’hommage de Gérard MANNONI.
17 novembre 2011 : CRITIQUE EXPRESS : Oberto Théâtre des Champs-Élysées, Paris, 17/11/2011
Un Verdi prometteur. Un premier opéra dont les airs de bravoure annoncent le génie du jeune compositeur, alors âgé de 26 ans. Mais justement, tant d’œuvres de celui-ci le prouvera par la suite, pourquoi produire cet Oberto dont les maladresses nous accablent ? Sur un livret débile, quelques duos, trio, quatuor et quintette vocaux bien venus compensent les normes convenues de la musique et d’une dramaturgie inexistante. On ne s’y intéresse ni à celle-ci ni à celle-là . Le compositeur sera ensuite sévère pour cette œuvre et il aura bien raison. Quant à son interprétation, elle a été aussi frustrante que l’œuvre. Carlo Rizzi a mené bon train l’Orchestre national de France et le Chœur de Radio France, toujours aussi désinvolte dans sa manière de se lever en désordre. Mais il n’était pas le seul à se moquer d’un minimum de mise en place. Les cinq solistes sont entrés au moment de chanter leur air pour certains, s’y époumoner pour d’autres, sans se soucier ni d’avant ni d’après cependant que l’orchestre attend qu’ils s’installent. Les vociférations de Walter Borin, qui remplaçait au pied levé Fabio Sartori, souffrant, les cris de Maria Guleghina ne témoignent pas plus d’émotion qu’ils n’ont de couleur et montent les deux dernières marches de l’escalier pour atteindre leurs notes aiguës. Heureusement la basse puissante de Michele Pertusi dans le rôle-titre et le mezzo-soprano d’Ekaterina Gubanova, les voix justes et bien placées contrairement à leurs partenaires, mettent enfin de l’expressivité dans des phrasés aussi convaincus que possible. Une fin plus chaleureuse a permis apparemment un certain plaisir à une partie du public. (C.H.)
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