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LES BREVES
26 mars 2023

05 septembre 2011 : TOP & FLOP : Markus Hinterhäuser vs Sebastian Baumgarten
TOP : Markus Hinterhäuser, responsable depuis l’arrivée de Jürgen Flimm à la tête de Salzbourg en 2007 de la programmation des concerts du festival, suite à la nomination de ce dernier à Berlin, qui vient d’assurer seul et de la plus belle manière qui soit cet été d’intérim avant l’arrivée à l’automne du nouveau patron des lieux Alexander Pereira, en provenance de l’Opéra de Zurich. Le jeune quinquagénaire a réussi à assurer l’un des festivals les plus palpitants depuis le départ de Gerard Mortier, avec la programmation d’un Macbeth classique, d’une Affaire Makropoulos d’anthologie et d’une Femme sans ombre de musique absolue, aux côtés d’une trilogie Mozart-Da Ponte de Claus Guth résonnant comme l’une des aventures théâtrales les plus abouties de ces dernières années sur la scène lyrique européenne, avec notamment un Così revu de fond en comble, qui n’a plus grand-chose à voir avec le DVD paru chez Euro Arts.
FLOP : le jeune metteur en scène Sebastian Baumgarten, auteur d’un Tannhäuser abracadabrantesque pour le centième festival de Bayreuth, qui reprenait conjointement le merveilleux Parsifal de Stefan Herheim, mais aussi les Maîtres chanteurs de Katharina Wagner, le Tristan de Christoph Marthaler et le Lohengrin de Hans Neuenfels. Plus encore que les productions précitées, allant du guère regardable – Tristan –, à un franc détournement non dénué d’idées – Meistersinger et Lohengrin –, Baumgarten coiffe tous les iconoclastes au poteau en rappelant rien moins que l’impossible installation de feu Christoph Schlingensief pour le Parsifal cauchemardesque de la période 2004-2007, sans doute l’une des pires mises en scène d’opéra qu’on ait vues. Un écart de parcours que ne pouvait laisser présager un début de carrière prometteur, salué en 2002 par le prix Götz-Friedrich pour une Tosca à l’Opéra de Kassel.
(Y.M.)


10 juillet 2011 : Roland Petit est mort
Le chorégraphe Roland Petit, figure majeure de la danse du XXe siècle, est mort ce dimanche 10 juillet à Genève, à l'âge de 87 ans, des suites d'une longue maladie. Lire l'hommage de Gérard MANNONI.


04 juillet 2011 : Le Long-Thibaud ajoute une corde Ă  son arc
La vénérable et sexagénaire institution Concours Long-Thibaud, l’un des concours les plus prestigieux et ayant une immense aura internationale, et depuis 2007 placée sous la présidence de Jean Philippe Schweitzer, vient de s’adjoindre un concours de chant qui alternera avec ceux de piano et de violon un peu à l’instar du Concours Reine Elisabeth en Belgique. Placé sous le parrainage posthume de Régine Crespin, ce concours a un mode de recrutement mondial – cette année New York, Berlin, Vienne, Saint-Pétersbourg, Londres, Varsovie, Buenos Aires, Rome, Stockholm, Copenhague et Paris ont étés les villes de présélection. Les cinquante candidats retenus concourront à la salle Gaveau pour les éliminatoires et au Châtelet pour demi-finale et finale du 31 octobre au 5 novembre prochain. L’objectif du concours dont les membres du jury, cette année placé sous la présidence d’Alexander Pereira, sont des professionnels de la scène, est de fournir des débouchés à ses lauréats. Trois Grands prix seront attribués de 6 000 à 35 000 € à l’issue de la finale qui sera retransmise par ARTE.


20 juin 2011 : CRITIQUE EXPRESS : Otello
Opéra Bastille, 20 juin 2011
Il est regrettable que les reprises de l’Opéra de Paris nous amènent à nous poser, pour ainsi dire systématiquement, la question de leur nécessité artistique. Fallait-il par exemple faire à l’Otello mis en scène par Andrei Serban l’honneur de cette troisième fois ? Un théâtre de cette importance, et qui se veut de répertoire, doit certes programmer régulièrement un tel chef-d’œuvre. Mais celui-ci ne mérite-t-il justement pas mieux qu’une dramaturgie sommaire, une caractérisation à l’emporte-pièce – et qui dans le cas du Maure frise le ridicule –, cette esthétique déjà si terriblement datée enfin, dont il est si facile de monter les maladresses en épingle – son palmier, son carré VIP capitonné ? Quoi qu’il en soit, et tant pis pour Shakespeare, ou du moins Boito et Verdi, l’événement est ailleurs : Renée Fleming fait son grand retour sur une scène qui fut tant d’années durant l’écrin privilégié de ses précieuses langueurs, muse alors d’un joaillier nommé Carsen. Amincie, rajeunie, plus glamour que jamais, « so Renée » en somme, elle n’est à aucun moment Desdémone. Apprêtée, composée, maniérée, dans son jeu comme dans son chant. D’autant que la tessiture la prive de ce rayonnement qui hier emplissait la Bastille : les registres paraissent disloqués – sans doute le seraient-ils moins si la soprano ne poitrinait ainsi ses graves –, et l’expression use des effets d’une émission chaloupée pour se donner consistance. Délivrés comme au concert, c’est-à-dire avec force joliesses, l’air du saule et l’Ave Maria nous laissent de marbre. Serions-nous insensible à l’art de la dame ? Preuve que tous les goûts sont dans la nature, les amateurs de décibels pourront apprécier le timbre noir de Lucio Gallo. Les autres devront supporter un instrument parmi les plus frustes jamais entendus. Cela ne fait pas un personnage, encore moins un Iago. Les comprimarii savent se faire oublier, à l’instar de Cassio, qui ne devrait pas. La direction de Marco Armiliato n’y est pas étrangère, sans bavure ni génie – il en faut ici –, qui souvent indiffère, jusque dans le concertato du III. S’il faut aller écouter cet Otello, c’est finalement, ô miracle, pour le rôle-titre. Aleksandrs Antonenko fait un instant craindre un clone de Vladimir Galouzine, mais libère ensuite, et par dessus l’orchestre, les couleurs fauves d’un aigu de vrai ténor taillé pour l’emploi, endurant jusqu’au trépas. (M.M.)


13 juin 2011 : TOP & FLOP : Terrence Malick vs Stephen Gould
TOP : Terrence Malick pour son film The Tree of life, couronné par la Palme d’or de Cannes 2011, et dont la bande originale, parsemée d’interventions toujours ad hoc d’Alexandre Desplat, est presque entièrement dédiée à de grandes pages du répertoire, avec une utilisation incroyable de justesse des titres choisis. En contrepoint sonore à cette symphonie de l’enfance et de l’évolution, le réalisateur américain transcende ses images d’une beauté et d’une expressivité à couper le souffle par des musiques plus pertinentes les unes que les autres : le jaillissement nostalgique de la Moldau, l’expérience initiatique du Paradis perdu de la fin du Requiem de Berlioz mais aussi, entre cent autres exemples, la mélancolie hypnotique des Barricades mystérieuses de Couperin, et notamment ce moment magique où le fils joue la pièce à la guitare, ponctuée par les délicates basses de piano du père. À ce degré d’éloquence et de perfection, on n’est pas loin de l’œuvre d’art totale dont rêvait Wagner.
FLOP : le ténor Stephen Gould. Révélation à Bayreuth en Tannhäuser en 2004 et 2005, puis à la Bastille fin 2007 avec Ozawa et Carsen, où il apparaissait encore plus souverain et en splendeur, l’Américain semble sur une piste dangereusement glissante. Son Siegfried de Bayreuth, au moins jeune et nuancé, paraissait déjà plus incertain, mais même dans des emplois moins inhumains, la tendance semblait depuis un certain temps à la dérobade – la Ville morte à Covent Garden, Waldemar dans les Gurre-Lieder à Lucerne. La vraie raison de ce flop tient toutefois à sa prestation calamiteuse en Doctor Marianus dans la Huitième Symphonie de Mahler donnée fin mai devant les caméras d’ARTE en clôture du festival de Leipzig. Venant d’une voix large mais naguère si châtiée, on ne peut comprendre cette émission à la testostérone, ces attaques d’une brutalité innommable, ces contorsions et barrissements époumonés d’animal fortissimo, ces piani étranglés impossibles dans ces pages touchées par la grâce. Écart réel mais passager ou signes patents d’un déclin entamé ? Gageons qu’il s’agisse de la première solution, même s’il est désormais plus que légitime d’en douter…
(Y.M.)

 
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