28 mai 2011 : CRITIQUE EXPRESS : Les Noces de Figaro Opéra Bastille, 28 mai 2011
On ose croire que de toutes les distributions qui se sont succédées dans les Noces de Figaro de Giorgio Strehler ces dix dernières années, c’est celle-ci qui, par son jeu affuté, jamais indifférent, et même quelques éclairs de modernité dans la tenue des corps, rend le mieux justice à une production mythique, dont ne perdure que l’image distordue par un plateau démesuré, et fanée par près de quarante ans de loyaux services. Que n’a-t-on attendu cette reprise pour la filmer – par devoir patrimonial –, plutôt que celle d’octobre, figée dans les poses de chanteurs si peu acteurs, et d’ailleurs moins bien chantante qu’on a voulu nous le faire croire ? Point noir, la direction de Dan Ettinger. Personnelle peut-être dans sa scansion et ses couleurs, mais qui ne tient aucun compte de la barre de mesure – le tempo s’étire et les ensembles font une bouillie informe. On cherche en vain le rebond, c’est-à -dire la vie, et jusqu’aux timbres désespérément noyés dans la fosse. C’est d’autant plus dommage que le plateau est peu ou prou ce qui peut se faire de mieux aujourd’hui. À l’exception d’Erwin Schrott, dont le Figaro parle, pousse la note, enroue son timbre mâle, jamais ne chante. Et pourtant quel personnage ! Le Comte de Christopher Maltman est aussi raide sans doute, mais d’une ampleur de grand seigneur, et d’une couleur ténébreuse. Julia Kleiter fait une Suzanne mieux que distinguée, lumineuse, souple, un peu en dessous certes, du format qu’exige Bastille – mais quelle aberration d’y monter Mozart, celui-là comme tous les autres, sinon pour gonfler les caisses et le taux de remplissage. Bien meilleur que son Sesto dans Giulio Cesare, le Chérubin d’Isabel Leonard frise l’évidence, jeune, charmeur, tendre, soudain maladroit. Et au-dessus de tous, la Comtesse en majesté de Dorothea Röschmann, non pas tant par la voix, qui a ses limites, mais par ce frémissement, cette mélancolie, ces mots, ces phrasés chargés de sens, d’émotion palpable, à fleur de larmes. (M.M.)
18 mai 2011 : Danseurs pour le Japon Les danseurs des plus prestigieuses compagnies internationales se réunissent le 31 mai au Palais des Congrès à Paris pour une soirée exceptionnelle afin d’apporter leur soutien aux victimes du tsunami. La recette sera intégralement versée à la Fondation de France. Figurent à cette très brillante affiche notamment Carlos Acosta, Jiri et Otto Bubénicek, Lucia Lacarra, Julien Favreau, Isabelle Ciaravola, Mathieu Ganio, Igor Zaklensky, Efgenia Obratsova, Andrey Merukriev, l’Ecole de l’Opéra de Paris.
09 mai 2011 : Disparition de Jane Rhodes C’est à l’Hôpital Américain de Paris que la grande cantatrice Jane Rhodes s’est éteinte le samedi 7 mai à l’âge de 82 ans. Personnalité hors du commun, vrai star au sens total du terme, Jane Rhodes avait débuté à vingt-cinq ans et effectua ensuite une carrière consacrée à un nombre de rôles relativement restreint mais qu’elle a tous marqués d’une manière incomparable. Qu’il s’agisse de Tosca, de Charlotte, de Salomé, de Renata dans l’Ange de feu dont son enregistrement est considéré comme historique, d’Eboli, de Marguerite dans la Damnation de Faust qu’elle interpréta notamment à l’Opéra de Paris dans la célèbre mise en scène de Béjart, ou encore des principaux rôles d’Offenbach, elle s’imposa par sa beauté, son incroyable tempérament, sa musicalité et les qualités d’une voix large, sensuelle, aussi bien mezzo que soprano. Chacune de ses incarnations est restée dans la mémoire de tous, lui donnant un statut très particulier, avec une renommée largement populaire bien au-delà du monde lyrique, consécutive à la Carmen qu’elle fut en 1959 dans la mise en scène de Raymond Rouleau pour l’entrée de l’œuvre au Palais Garnier, sous la baguette de son mari le chef Roberto Benzi. Chaleureuse, fidèle en amitié, rayonnante d’une beauté saine, pleine d’humour, elle chanta aussi beaucoup la mélodie française et allemande. Très sujette au trac, elle doutait beaucoup d’elle-même, mais brûlait positivement les planches, reconnaissant que parfois, « le tempérament peut être dangereux pour la voix si on ne le contrôle pas. » Elle fut, à une époque où elles n’étaient pas nombreuses, l’une des premières vraies « cantatrice-actrice » d’une modernité étonnante.
11 mars 2011 : Paavo Järvi à Paris jusqu’en 2016 L’Orchestre de Paris annonce que le contrat de directeur musical du chef Paavo Järvi, qui a pris ses fonctions à la rentrée de septembre 2010 à la suite de Christoph Eschenbach, est d’ores et déjà prolongé jusqu’à la saison 2015-2016.
11 mars 2011 : Nouvelle direction au festival de Saint-Denis Après la nomination de Jean-Pierre Le Pavec à la direction de la Musique à Radio France, Natahlie Rappaport a été nommée directrice du Festival de Saint-Denis à dater du 1er mars 2011. Dans l’équipe du festival depuis 1995, elle occupait les fonctions d’administrateur adjoint. Elle assurera la gestion de la programmation 2011.
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