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CHRONIQUES
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11 mai 2025
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La carrière de Nicolas Joel a été avant tout menée et animée par la passion, l'intelligence et l'équilibre. Une scolarité brillante et un esprit très tôt ouvert sur la culture la plus large auraient pu le mener sur les chemins de l'université, mais sa passion de l'opéra était plus forte. Jeune spectateur assidu des salles internationales et des festivals, il préféra vite passer de l'autre côté du rideau plutôt que sur les bancs de quelque grande école où il aurait pu entrer sans problème.
Apprenant le métier sur le tas, il se retrouvait déjà à 20 ans seulement assistant metteur en scène à l'Opéra du Rhin, puis aux festivals de Bayreuth et de Salzbourg ainsi qu'à l'Opéra de San Francisco. En 1979, à l'âge de 26 ans, pour sa première mise en scène, il signait un Ring de Wagner mémorable pour les Opéras du Rhin et de Lyon. Sa carrière internationale était désormais lancée et avant d'avoir trente ans, il avait travaillé, notamment aux États-Unis, avec les plus grands chanteurs de l'époque comme Pavarotti ou Domingo, sur les plus grandes scènes.
Désormais, c'est sur le plus grand circuit international qu'il travaille, de Milan à New York, de Vienne à Paris, de Londres à Orange, Madrid, Pékin ou Chicago, tant pour le répertoire germanique que français ou italien. En 1990, il prend la direction du Capitole de Toulouse, haut-lieu de l'art lyrique où il perpétue au plus haut niveau une tradition centenaire. Assurant lui-même la mise en scène d'un certain nombre de spectacles, il invite aussi de nombreux metteurs en scène étrangers ou français et pratique systématiquement une politique consistant à proposer à de jeunes chanteurs l'occasion d'aborder de grands rôles du répertoire.
Roberto Alagna, Marcelo Alvarez, Ludovic Tézier et bien d'autres y seront ainsi révélés. Découvreur de ténors en particulier, Nicolas Joel n'a cessé de s'affirmer comme un maître en l'art de composer des distributions éclatantes, comme vient encore de le confirmer sa toute récente production de la Femme sans ombre de Richard Strauss.
Dans un milieu où opèrent beaucoup de personnalités, souvent efficaces, mais néanmoins instables ou plus ou moins caractérielles, Nicolas Joel apparaît comme un directeur aussi déterminé qu'équilibré, à qui une très vive intelligence et un goût très sûr n'ont jamais fait défaut. Il n'est pas non plus de ceux qui font exploser les budgets, comme le prouve sa gestion du Capitole.
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