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CHRONIQUES
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29 mars 2024
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Producteur bien connu des auditeurs de France Musiques et grand connaisseur de la musique du XXe siècle, la démarche originale de son ouvrage sur la seconde Ecole de Vienne réside dans ce qu'il appelle " un phénomène intégré et différencié ".
Contrairement à nombre de textes qui juxtaposent les trajectoires de Schönberg, Berg et Webern, il les fait entrer en résonance, passant de la dévotion des disciples au maître, à l'affirmation de l'individualité, et à la formation de l'Ecole proprement dite, dont il analyse moins la technique d'écriture que la conception commune de la musique.
Tout en singularisant la personnalité musicale de chacun d'eux, il les fait progresser dans la même direction, et met en lumière ce qui relève de " la cohérence et de la disparité ", entre le lyrisme intimiste e Webern, la nostalgie tonale de Berg et un Schönberg se disant " un conservateur que l'on aurait forcé à devenir un radical ".
Un livre qui est une clarification (enfin !) des réelles conquêtes et enjeux de l'Ecole de Vienne, et dont un des mérites (et non le moindre) est d'être d'une lecture parfaitement accessible.
Il est de plus enrichi de documents éclairants : une importante correspondance avec les écrivains, les peintres, les musiciens, les penseurs, et le recensement des concerts de l'Ecole entre 1905 et 1914, de ceux de la Musikverein, et des concerts des années américaines (après l'exil de Schönberg aux États-Unis), de 1933 à 1951.
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L'école de Vienne
Par Dominique Jameaux
Editions Fayard (747 pages, 30 euros) |
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