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CHRONIQUES
19 avril 2024

Présences 2004, le bilan

Au terme de deux semaines consacrées par le festival « Présences Â» à la création musicale, on constate que le fossé ne se situe plus, et ce n'est pas nouveau, entre la musique contemporaine et le public, mais visiblement entre le public et la critique. Un phénomène qui inspire certaines réflexions parfaitement dépassionnées.
 

Le 25/02/2004
Françoise MALETTRA
 



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  • Que faut-il attendre d'un festival de musique contemporaine comme « Présences Â» ? Un état des lieux ? L'espoir de révélations fracassantes ? Ni l'un, ni l'autre, mais une résonance – ou une dissonance – au monde dans lequel nous vivons, telle qu'elle est appréhendée par les musiciens et traduite dans des oeuvres d'esthétiques aussi diverses que celles proposées par notre époque.

    Pour autant affinés que soient les objectifs et les choix des responsables, il est admis que l'entreprise est à hauts risques, surtout lorsque le programme affiche – et qui lui reprocherait une telle logique ? – 76 créations sur la centaine d'oeuvres présentées. Et le premier d'entre eux est que, d'un concert à l'autre, la rencontre entre la musique et le public n'ait pas lieu chaque soir, et laisse, quoiqu'on en dise, des traces durables dans la carrière, et dans la vie, des compositeurs rejetés.

    Si Présences nous permet de découvrir ne serait-ce que deux ou trois chefs-d'oeuvre, je serai un homme heureux, déclarait René Bosc, le directeur du Festival. A chacun d'établir son palmarès selon sa réceptivité, sa culture, le simple esprit de découverte qui l'anime, ou
    le plaisir ressenti. Ah, le plaisir ! On s'en défendrait presque, comme d'un sentiment éminemment suspect.

    Certains se sont étonnés de voir le public applaudir trop souvent et vociférer trop rarement. Ce même public ferait-il allégeance à n'importe quoi ? Méfiance ! L'arrivée en force, pour cette quatorzième édition, des compositeurs que l'on baptise un peu rapidement « néo-tonaux Â», n'en serait-elle pas largement responsable ? On a parlé de « facilité Â», de « volonté de séduction immédiate Â», ce qui était parfaitement juste pour un certain nombre de pièces, quand d'autres s'imposaient d'elles-mêmes, à des niveaux de qualité dont on peut débattre, mais qui faisaient très clairement la différence.

    Je dirais qu'à refuser, avec une certaine arrogance, de tenir compte de ce public-là, on court un autre risque, maintes fois éprouvé – et la mémoire est singulièrement oublieuse –, celui de le décourager pour de bon. Et le coup de projecteur largement porté sur le compositeur Philippe Hersant, invité d'honneur du festival, était en soi très révélateur.

    Donner à entendre une oeuvre dans tous ses états, avec les recherches qu'elle admet, les interrogations qu'elle contient et les réponses qu'elle propose, c'était permettre l'émergence d'un musicien dont en peut dire aujourd'hui qu'il aura indiscutablement marqué cette édition.

    Il était temps de lui accorder un vrai droit de cité. C'est chose faite. Dont acte.




    Le 25/02/2004
    Françoise MALETTRA



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