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CHRONIQUES
28 mars 2024

Nouvel air pour Pleyel
© Pierre-Emmanuel Rastoin

La rotonde

Après une fermeture de quatre années pour d'importants travaux de rénovation, la salle Pleyel rouvre officiellement ses portes au tout Paris musical et mondain. Premières impressions en cette soirée du 13 septembre sur les nouvelles données du bâtiment et de la salle, où la notion d'aération semble désormais l'emporter.
 

Le 13/09/2006
Séverine GARNIER
 



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  • Aéré : voilà le qualificatif qui vient aux premiers visiteurs, nez en l'air, découvrant ce mercredi soir la salle Pleyel rénovée. La sensation d'espace éprouvée vient également contraster avec le premier contact avec les lieux : l'entrée dans le vestibule et le hall, bondés de spectateurs, journalistes, célébrités et ministres. On y croise ainsi la comédienne Carole Bouquet, l'homme d'affaire amateur d'art François Pinault, les anciens ministres Roland Dumas, Laurent Fabius et Jacques Toubon, Madame Claude Pompidou et, côté musique, les compositeurs Henri Dutilleux et Pascal Dusapin. Soirée d'inauguration oblige !

    La rénovation des locaux de Pleyel, confiée à l'architecte François Céria, se veut union de l'histoire et de la modernité. Le vestibule et le hall n'ont presque pas changé, et l'on peut retrouver la fameuse mosaïque au sol, remise en valeur par un puits de lumière descendant de la rotonde qu'on retrouvera au foyer. Les niches du hall offrent une pointe de modernité : un papier peint mauve et doré, au graphisme japonisant moderne, mais inspiré des motifs d'origine. Ce mauve s'harmonise gracieusement avec la moquette carmin sur laquelle le maître des lieux, Hubert Martigny, le propriétaire de la salle, accueille ses invités.

    Le hall / © Pierre-Emmanuel Rastoin

    Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, entouré comme à l'accoutumée d'une horde de costumes gris, sourit aux caméras de télévision. Laurent Bayle, l'administrateur de Pleyel au nom de la Cité de la Musique, ne quitte jamais vraiment le ministre, qui cite avec emphase son nom dans son discours d'accueil, dans lequel il dit vivre « un moment d'émotion, de plaisir et de fierté partagée Â». Mais on devine que c'est sur scène que l'émotion doit être la plus intense, parmi les musiciens de l'Orchestre de Paris vivant leur retour au bercail, dans ce lieu historique dont ils avait été chassés en 2002.

    D'où que l'on soit assis, la nouvelle architecture de la salle permet de se sentir très proche des musiciens, rompant avec l'impression de boîte à chaussure ou encore de grotte qu'évoquait l'ancienne configuration des lieux. Le plateau a été avancé, afin de permettre l'ajout de quelque 160 sièges derrière l'orchestre et donc en face du chef, comme au Centre de la Culture et des Congrès de Lucerne, qui peuvent accueillir, quand nécessaire, choeurs et solistes vocaux en l'absence desquels cet espace sera l'endroit idéal pour les amoureux, qui pourront profiter de l'absence d'accoudoirs entre les fauteuils.

    La scène / © Pierre-Emmanuel Rastoin

    La jauge de la salle – désormais 1913 sièges – a été revue à la baisse : cent cinquante places ainsi que les strapontins ont été supprimés afin de créer des espaces disponibles aux personnes à mobilité réduite mais aussi de ne pas retrouver les fauteuils les plus encastrées sous le premier balcon, où l'acoustique était la plus mauvaise. Les fauteuils, justement, sont plus larges et certes plus confortables qu'autrefois – même s'il faut toujours se lever pour laisser ses voisins accéder à leur place – mais d'une ligne très sévère. Les dossiers sont faits de lames de hêtre contreplaqué recouvertes du même tissu synthétique rouge vif que l'assise des sièges. Exit le traditionnel et doux velours, abandonné au profit d'une matière plus transpirante et rêche.

    En sortant de la salle, on peut découvrir le foyer, grande réussite esthétique de ce nouveau Pleyel. Ancienne salle d'exposition des pianos, c'est à présent un lieu de détente et de restauration pour les entractes, éclairé par de grandes vitres donnant sur le Faubourg Saint-Honoré. On méditera sur les trois oeuvres de Marco Delré – des plâtres aux couleurs bien dures, en noir et blanc ou noir et rouge – et on oubliera surtout les affreuses pendules tout droit sorties des pages cuisine de chez Ikea.

    Le foyer / © Pierre-Emmanuel Rastoin

    Au centre du foyer, protégé par une rambarde circulaire, on se penchera vers le puits de lumière, pour voir directement la mosaïque de la rotonde du rez-de-chaussée. On pourra même y surprendre les participants de cette soirée « historique Â» – comme Laurent Korcia et Julie Depardieu – partant en quête d'un taxi et abandonnant champagne et mondanités.




    Le 13/09/2006
    Séverine GARNIER



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