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CHRONIQUES
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26 avril 2024
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« Réunir les familles, c'est une chose que je voulais faire depuis très longtemps » nous confie Michel Lethiec avec ses yeux bleus pétillants et son air toujours si enthousiaste. Eh bien, c'est chose faite ! Dans l'église de Prades, le 12 août dernier, parents et enfants, frères et soeurs ont joué ensemble. Les regards complices entre Bruno Pasquier et ses deux fils, Cyril et Jeremy, également altistes, n'ont pas manqué. Et quelle ressemblance ! « Jeremy et Bruno : ce sont les mêmes : la même façon de se tenir, de jouer. Quand on voit le fils, on a l'impression de voir le père ! » lâche Michel.
Et entre les deux frères Pasquier, Cyril le brun et Jeremy le blond, c'est la même complicité. « Il n'y a pas une façon particulière de jouer en famille, mais par contre, quel plaisir ! » s'exclame Jeremy, le lendemain matin en prenant son petit-déjeuner en famille. « Jouer avec papa, c'est une émotion formidable » ajoute Cyril, en lançant un regard tendre à son père. Lequel, heureux et ému, répond en riant : « et vous n'imaginez pas ce que j'ai pris pendant les répétitions ! Maintenant, c'est eux qui me reprennent quand je joue mal ! ». Des enfants Pasquier à leur arrière-grand-père, chaque génération a connu de grands musiciens.
Le père et les oncles de Bruno Pasquier avaient fondé le Trio Pasquier. Bruno et son frère Régis, violoniste, jouent souvent ensemble. Et maintenant, les deux jeunes frères reprennent le flambeau. De génération en génération, la musique se transmet dans les gènes. On retrouve notamment dans leur arbre généalogique une certaine « facture Pasquier », transmise de pères en fils.
« La sonorité est la grande leçon que nous avons reçue de notre père » avouent Cyril et Jeremy. « Et aussi une élégance du phrasé » ajoute le père, soulignant avec humour, « mon âge et mon recul me permettant de dire cela ». Bruno, volontiers plus volubile que ses enfants explique : « la sonorité de l'alto n'est pas celle du violon, et je reproche à beaucoup d'altistes de jouer de l'alto comme ils joueraient du violon ».
Tout en continuant à prendre son petit-déjeuner, la famille Pasquier raconte avec bonheur cet héritage musical familial. Et quand on demande à Cyril et Jeremy la particularité d'avoir son père comme professeur, Bruno répond : « on ne peut pas faire travailler ses enfants comme ses autres élèves. On est plus exigeant car on sait ce que l'on peut attendre de ses enfants ». Les deux enfants, qui viennent d'avoir leur Prix au CNSM, sourient et ajoutent d'une même voix : « on aimerait jouer davantage ensemble »
Et nous, auditeur, on n'attend que cela ! Car en effet, la facture Pasquier qui aujourd'hui coule de toute évidence dans les veines des deux plus jeunes reste la preuve que la famille est une grande famille de musiciens dont on aime justement l'élégance du phrasé et la sonorité, et rappelle aussi qu'à Prades, comme aime à le rappeler Michel Lethiec, « c'est l'esprit de famille qui domine ».
56e édition du Festival Pablo Casals
Concert du 12 août en l'église de Prades
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