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CHRONIQUES
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29 mars 2024
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Si la photo est utile pour tout livre sur la danse, le texte est fondamental. Figée, l’image de danse est belle, mais ne raconte qu’un instant infiniment bref du mouvement, sauf cas exceptionnels, quand le photographe a du génie. Le texte, en revanche, qu’il soit propos de créateurs ou commentaires, explications de spécialistes, demeure à tout jamais comme le témoignage détaillé d’une démarche, d’une personnalité, d’une époque.
Remercions donc Jacqueline Thuilleux et Rosita Boisseau, deux professionnelles exemplaires dans le petit monde du journalisme de la danse, de nous livrer leurs propos sur ces deux figures majeures de la création chorégraphique de notre temps, Thierry Malandain et le couple Montalvo-Hervieu.
Abondant, documenté, plein d’idées personnelles, remarquablement écrit, le texte de Jacqueline Thuilleux nous rappelle ces dix premières années du Ballet Biarritz sous la houlette de son directeur chorégraphe Thierry Malandain dont l’histoire personnelle est aussi relatée. Longtemps mal aimé car jugé par assez branché, Malandain a fini, à force de travail et d’opiniâtreté, par imposer la qualité aujourd’hui universellement reconnue d’un langage néoclassique d’une force et d’une inspiration permanentes. De belles photos noir et blanc et couleurs de Olivier Houeix et de José Usoz illustrent de manière efficace ce travail brillant et évolutif.
À l’occasion de leur dernière création Good Morning Mr.Gerswhin, c’est à la démarche unique en son genre de José Montalvo et Dominique Hervieu que s’est consacrée Rosita Boisseau. On sait le succès mondial remporté par ces deux maîtres d’un style mêlant danses classique et contemporaine, break dance, cirque et images virtuelles en une fête visuelle épatante, ludique en diable, mille fois copiée maintenant mais jamais vraiment égalée.
Avec aussi beaucoup de brio et d’intelligence, Rosita Boisseau analyse cet art de la scène très particulier. Son texte est fondamental même si, ici, les images abondent, parfois hélas trop petites. Mais l’ouvrage est dans son ensemble splendide et par conséquent incontournable.
La danse est un art souvent qualifié d’éphémère. Ces livres lui donnent une sorte d’éternité.
À pas comptés avec Thierry Malandain
Les dix ans de Ballet Biarritz
Par Jacqueline Thuilleux
Éditions Atlantica, 156 pages
Montalvo Hervieu
Par Rosita Boisseau
Éditions Textuel, 192 pages
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