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CHRONIQUES
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20 avril 2024
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Pour sa 39e édition, le Prix de Lausanne a accueilli pendant une semaine près de quatre-vingts jeunes danseurs de 15 à 18 ans. Classes, répétitions, variations classique et contemporaine sont les épreuves de sélection à l'issue desquelles un jury international de neuf membres va attribuer les sept récompenses.
Recevoir un prix à Lausanne n'est pas une fin en soi mais la possibilité offerte par une bourse de terminer ses études dans une école de premier rang ou de débuter l'apprentissage du métier dans une compagnie partenaire. L'année dernière s'est éteint Philippe Braunschweig, le fondateur de l'événement. Avec respect, la semaine lui est dédiée mais l'institution se tourne vers son futur, notamment en ayant développé des applications iPhone et iPad ainsi qu'en s'exposant dans la ville.
Parmi les concurrents, 18 nationalités sont représentées cette année. Le Japon et la Chine (avant les USA) offrent la plus nombreuse délégation. Cet effectif asiatique peut sembler étonnant mais il tend à diminuer ces dernières années à partir de sélections intermédiaires organisées sur le continent américain notamment, un temps sous-représenté. Parmi les 20 finalistes, 8 filles et 12 garçons (sans discrimination positive) choisissent d'abord une variation classique du répertoire.
Parmi les plus belles exécutions, un élève de l'Académie de Danse de Pékin, Zhang Zhiyao offre une variation saisissante de James dans la Sylphide. Son ballon ferait pâlir plus d'un Danois. Une ravissante japonaise, Yuko Horsawa, propose quant à elle une interprétation vive et pleine d'esprit de Swanilda. À n'en pas douter, l'artiste en herbe a visionné Coppélia pour en narrer ainsi l'argument.
Il est amusant également de comparer les différents adolescents pétris de romantisme qui optent pour la variation du Prince Albrecht de Giselle. Plus ou moins de virtuosité pour les départager, mais force est de constater leur effort commun d'authenticité. À la différence d'autres éditions, moins de Corsaire ou de Don Quichotte : la pyrotechnie n'est pas le maître-mot du millésime 2011.
Dans un second temps, les concurrents sont jugés sur une variation contemporaine chorégraphiée par les anglais Cathy Marston ou Christopher Wheeldon. Ce dernier a confié des variations d'essence plus classique que la première. Selon leur sensibilité, les candidats peuvent ainsi opter mais le jury, dans une conférence de presse, confiait qu'une telle différence de registre rend plus complexe le départage. Quoi qu'il en soit, tous les candidats dans cet exercice assimilent une force d'expression différente de l'académisme du ballet.
Le palmarès comporte évidemment sa dose de surprises voire d'injustices. Néanmoins, tous les candidats primés méritent leur prix. Mention de cœur pour la Brésilienne Magri Mayara et pour le chinois Zhang Zhiyao que le jury sait distinguer sur les plus hautes marches du podium.
Passée la finale, le Comité d'organisation du Prix se projette déjà vers le déroulement de la 40e édition qui doit mettre ses anciens lauréats à l'honneur. La formule de la compétition n'a jamais cessé d'évoluer depuis sa fondation. La lecture du palmarès des éditions passées est édifiante : toutes les plus prestigieuses compagnies du globe comptent un ou plusieurs lauréats.
Prix de Lausanne
Théâtre de Beaulieu, Lausanne
Dimanche 6 février 2011
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