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CHRONIQUES
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19 avril 2024
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Pour cet avant dernier concert des Musicales 2014, la violoniste Amandine Beyer et le claveciniste Pierre Hantaï jouaient Bach dans la vieille église historique de Mauves-sur-Huisne. Beaucoup de monde, comme pour tous les concerts de cette excellente programmation dont le niveau ne faiblit pas au fil des années.
Amandine Beyer et son violon baroque avait pour partenaire son complice habituel en la personne de Pierre Hantaï, l’une des personnalités majeures du mouvement baroqueux. Beyer est un cas. Elle a acquis une vaste expérience de répertoires très divers au violon que l’on peut qualifier de traditionnel ou de moderne, avant de se tourner vers le monde du baroque auprès des plus grands maîtres. À noter que tout avait commencé pour elle par l’étude de la flûte à bec. C’est pourquoi, encore plus qu’une virtuose accomplie, elle est une exceptionnelle musicienne.
Les cinq sonates de Bach pour violon et clavecin, la BWV 1023 en mi mineur étant pour violon et basse continue, étaient un choix idéal pour que, dans une osmose de rêve avec Pierre Hantaï, elle puisse déployer une grande variété de climats, d’humeurs, allant du recueilli lyrique au carrément virtuose. Mais avec elle, c’est surtout la qualité du phrasé, la manière de modeler la ligne du texte musical avec une souplesse magique, une invention permanente, qui nous touchent.
La musique n’est jamais statique, elle avance toujours, que ce soit dans le déroulement sensible de phrases aux accents émotionnels pudiques mais quasiment romantiques ou dans les fureurs de traits et d’accords nécessitant une technique d’archet sans la moindre faille et des doigts d’une sûreté hors du commun. Car la justesse est toujours là , aussi, avec un contrôle du vibrato respectueux de l’esthétique baroque en la matière, mais juste transgressé quand un vibrato moins discret est nécessaire pour relancer le propos, soutenir la vie de la ligne mélodique.
Que dire de Pierre Hantaï qui ne l’ait déjà été mille fois ? Il s’impose autant comme partenaire soucieux de ne pas se mettre plus en valeur que sa partenaire que comme soliste à part entière quand un mouvement de sonate le lui permet. Sonorité riche, aussi colorée que le clavecin peut l’être, et le très bel instrument Jacques Braux de 1986 prêté une fois encore par Madame Colette Régnard est bien connu pour cela. En somme, du Bach vécu dans la rigueur stylistique ne nuisant jamais à la projection émotionnelle des œuvres.
Le dernier concert, en l’église de La Mesnière, sera consacré à Vivaldi avec Dominique Visse, Daniel Cuiller et l’Ensemble Stradivaria.
Samedi 12 juillet, église de Mauves-sur-Huisne
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Sonate pour violon et clavecin en ut mineur BWV 1017
Sonate pour violon et clavecin en la majeur BWV 1015
Sonate pour violon et clavecin en mi mineur BWV 1023
Sonate pour violon et clavecin en sol majeur BWV 1019
Sonate pour violon et clavecin en mi majeur BWV 1016
Amadine Beyer, violon
Pierre Hantaï, clavecin
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