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CHRONIQUES
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23 avril 2024
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Tout finit par arriver ! Et si la salle en forme de vaisseau fantôme est longtemps restée dans les limbes du port de Hambourg, elle s’illumine enfin en ce début d’année, avec un résultat visuel particulièrement convaincant, pour ne pas dire fascinant, en attendant d’y découvrir le plus important, l’acoustique des deux salles et plus particulièrement de la plus grande des deux, d’une jauge de 2150 places.
Pour ce projet dessiné par l’agence d’architectes Herzog & de Meuron et des travaux commencés en avril 2007, il aura fallu presque dix années et quelque 790 millions d’euros, soit près de dix fois le budget initial annoncé, les Français n’étant pas les seuls à réévaluer les coûts faramineux de leurs constructions destinées à devenir emblématiques. Nous l’évoquions avec Kent Nagano il y a un an, cette Philharmonie de l’Elbe est la pierre de touche de l’une des villes les plus dynamiques d’Europe tant sur le plan économique que culturel.
Loin de remplacer la magnifique salle de la Laeiszhalle et son acoustique particulièrement chaude, elle est destinée à la compléter musicalement en permettant grâce à une scène nettement étendue de jouer sans problème les ouvrages nécessitant de grandes formations, à l’instar des Gurre-Lieder ou de la Huitième Symphonie de Mahler, tous deux joués dans la saison par Nagano et son Philharmonisches Staatsorchester Hamburg. Ils auront déjà intégré la salle auparavant, dès le 13 janvier avec un inédit oratorio du compositeur Jörg Widmann, donnant dès le début le signe d’une ouverture vers l’avenir.
Destiné à devenir la signature visuelle de la ville à l’instar de l’Opéra de Sydney ou du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, le bâtiment ouvrira ses portes à partir du 11 janvier avec une soirée de gala reproduite à l’identique le lendemain, et pour lesquelles ont été prévu 1000 tickets gratuits pour les premiers arrivants, évidemment un nombre bien trop faible face à l’engouement annoncé, et ce malgré le retrait récent de Jonas Kaufmann. L’actuel directeur musical de l’orchestre rebaptisé NDR Elbphilharmonie Orchester pour l’occasion, également numéro deux de l’Orchestre de Paris, Thomas Hengelbrock, conduira les deux soirs de gala avant son premier vrai concert dès le samedi 15 janvier, la Symphonie n° 2 « Lobgesang » de Mendelssohn.
Pendant le festival d’ouverture de trois semaines, notons également la présence des Wiener Philharmoniker, d’abord avec Semyon Bychkov puis avec Ingo Metzmacher, la Création de Haydn par Hengelbrock, Muti et son Chicago Symphony Orchestra, mais aussi le Symphoniker Hamburg avec Jeffrey Tate, le jazzman Brad Meldhau ou le groupe alternatif Einsturzende Neubauten, en espérant que leur célèbre nom, littéralement l’Effondrement des nouveaux bâtiments, ne soit fait que pour conjurer le sort ! Suivront tout au long de la saison les grands noms du circuit international, Thielemann dans Wagner, Dudamel dans une intégrale Beethoven ou encore Salonen dans un Festival Nordic, en plus des orchestres résidents. Si vous ne l’aviez pas encore fait, voilà une raison légitime d’aller découvrir Hambourg !
Site officiel : https://www.elbphilharmonie.de/en/
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