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CHRONIQUES
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14 juillet 2025
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C’est dans un monde fabuleux, où les noms prestigieux des plus grands danseurs, chorégraphes, chanteurs et musiciens se succèdent au fil des pages, que nous accueille, sur scène et hors scène, notre confrère critique musical et chorégraphique, sans se soucier de chronologie ni de quelque ordre que ce soit autre que sa spontanéité.
Ainsi, en exemples, découvrons-nous la simplicité et la lucidité de Leonie Rysanek, diva incontournable de son époque aux aigus puissants et limpides, « Ils sortent tout seuls », disait-elle, juste après une évocation du professionnalisme et de la modestie de l’immense Maïa Plissetskaïa, star de la danse acclamée dans le monde entier, rappelée vingt-sept fois au Palais Garnier après son Lac des cygnes dans la version de Vladimir Bourmeister en 1961, et avant un voyage à Pékin avec le Ballet de l’Opéra en 1998 truffé de joyeuses anecdotes. Bayreuth aussi, plus loin dans notre lecture agréablement décousue, nous offre un passionnant séjour. 1957, 1968… 1980… La magie du Festspielhaus agit sur nous comme si nous y étions.
Auparavant, Gérard Mannoni a ressuscité Maria Callas, légitimé sa légende, s’émerveillant encore de la voix splendide à tous égards dans les années 1950, de l’adéquation parfaite entre le physique, le jeu dramatique et l’interprétation vocale, des sommets émotionnels atteints avant les dernières apparitions qui ne sauraient faire oublier qu’elle « reste l’un des mythes les plus flamboyants de notre époque, que personne n’a remplacé ni égalé en réunissant autant de qualités rares sur scène et dans la vie. »
La fascinante Elisabeth Schwarzkopf au timbre reconnaissable entre mille, l’amitié avec Maurice Béjart, la découverte d’Aix-en-Provence, les chanteurs de Boris Godounov à Kiev qui se mettent à chanter les succès d’Yves Montand en apprenant sa mort, Henri Dutilleux dans son appartement de l’Île Saint-Louis, Roberto Alagna dès ses débuts…
Soixante-dix « souvenirs » témoignent de la diversité des personnalités et des événements que Gérard Mannoni, non sans humour, toujours sobre et chaleureux, nous permet de découvrir ou de mieux connaître. Un précieux « plus » pour les amateurs d’art.
Gérard Mannoni
Une vie à l’Opéra : Souvenirs d’un critique
Éditions Buchet-Chastel
255 pages
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