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CHRONIQUES
28 mars 2024

Mariss Jansons, le dernier héritier
© Matthias Schrader

Il était l’un des derniers héritiers de ses grands maîtres Karajan et Mravinski. Souffrant d’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années, Mariss Jansons s’est éteint chez lui, à Saint-Pétersbourg, dans la nuit du 1er décembre. C’est un serviteur humble de la musique qui s’en va, de ceux qui faisaient toujours passer la partition avant leur ego.
 

Le 02/12/2019
La rédaction
 



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  • C’est avec une grande tristesse qu’a Ă©tĂ© accueillie la nouvelle dimanche matin Ă  l’aube. Le valeureux chef letton Mariss Jansons, 76 ans, s’était Ă©teint Ă  son domicile pendant la nuit, des suites d’une insuffisance cardiaque qui l’avait dĂ©jĂ  contraint Ă  beaucoup d’annulations ces derniers mois. FrappĂ© d’une crise cardiaque en 1996 Ă  la toute fin d’une reprĂ©sentation de la Bohème de Puccini Ă  Oslo, l’état de son cĹ“ur avait depuis nĂ©cessitĂ© une constante surveillance mĂ©dicale.

    A l’été 2018 à Salzbourg, son état défait aux saluts ne laissait rien présager de bon, surtout après qu’on ait appris qu’une civière l’attendait à l’entrée des coulisses en cas de besoin. Ses activités totalement interrompues cet été ne laissaient présager rien de bon non plus. Il y a quinze jours pourtant, c’est bien son nom qui trônait, quand le programme du Salzbourg 2020 était dévoilé, à l’affiche du futur Boris Godounov.

    Son dernier concert à Paris, le 31 octobre à la Philharmonie, dans une tournée avec son Orchestre de la Radio bavaroise à moitié annulée, tenait de ces miracles qui illuminent souvent les derniers mois des chefs condamnés, dans une Dixième de Chostakovitch jugée par certains de nos confrères comme proche de la perfection, dans ce répertoire que le maestro n’avait cessé de cultiver durant toute sa carrière.

    Né en 1943 à Riga, d’un père lui-même chef d’orchestre (Arvid Jansons), il pratique le piano, le violon et l’alto et intègre le conservatoire de Leningrad, puis va parfaire sa formation auprès du grand Swarowsky à Vienne, où il rencontre Karajan, qui en fera son assistant à Salzbourg. En 1973, il devient cette fois l’assistant de Mravinski au Philharmonie de Leningrad, école de la plus haute exigence.

    Six ans plus tard, il obtient son premier poste de directeur musical au Philharmonique d’Oslo, avec lequel il enregistre une intégrale des symphonies de Tchaïkovski fort remarquée en son temps. En 1997, il succède à Lorin Maazel à Pittsburgh, après avoir régulièrement dirigé le Philharmonique de Londres comme premier chef invité.

    Le début des années 2000 est sa période de plein épanouissement, lorsqu’il est nommé successivement à deux des postes de directeur musical les plus convoités du monde : l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, puis celui de la Radio bavaroise, où il était encore en poste au moment de rendre son dernier soupir.

    L’attitude de Mariss Jansons au pupitre était celle d’un serviteur de la musique, sans vrai style prédéfini et immédiatement authentifiable, évidemment plus rattaché à la tradition qu’aux relectures philologiques, mais avec une grande clarté et une volonté de ne jamais distordre le discours musical, de respecter l’intégrité des partitions, leur flot naturel.

    S’il pouvait lui arriver de manquer de personnalité (sinon d’autorité, étant donné son ascendance musicale), de se faire doubler par des interprètes plus personnels, on n’a pas souvenir d’un seul mauvais concert sous sa baguette, même dans ses moments de routine. Très aimé des musiciens, il avait une relation toute particulière avec le Philharmonique de Vienne, qui l’invita à trois reprises (2006, 2012, 2016) à diriger le Concert du Nouvel an.




    Le 02/12/2019
    La rédaction



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