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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Récital du pianiste Jean-Yves Thibaudet au Festival de St-Denis.
Symboliste ou messianique ?
Jean-Yves Thibaudet, le plus américain des pianistes français, est notamment apprécié des deux côtés de l'Atlantique pour sa fibre ravelienne et debussyste. C'est précisément ce répertoire qu'il a donné au Festival de Saint- Denis où curieusement, c'est dans un Messiaen conclusif que son jeu est parvenu au meilleur équilibre.
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Pavillon de Musique de la Légion d'Honneur, Saint-Denis
Le 14/06/2001
Pauline GARAUDE
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
[ Tous les concerts ]
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Avec les Préludes, Debussy poursuit cette équivalence sonore de l'objet - sujet ou paysage – que l'on trouve dans les Images, mais révélant une écriture plus abstraite et un univers proche du symbolisme littéraire. Dans les Préludes, les atmosphères sont plus éthérées et les coloris délicatement changeants.
On y décèle une richesse de climats superposés qui n'apparait parfaitement que si dynamiques et timbres bénéficient d'un important relief. Autant d'éléments contredits par la sonorité dense de Jean-Yves Thibaudet qui aborde le deuxième Livre des Préludes comme une partition symphonique. Les plans sonores sont mal étagés, trop fondus, et engendrent une masse sonore trop grosse de legato et de pédale.
Dans les Miroirs de Ravel où ce jeu aux sonorités fondues eût été mieux employé, Thibaudet se montre au contraire incisif, presque sec, et opère une distinction tranchée des couleurs et des nuances qui rendent cet opus plus saillant et architectural que souple et évasif. Certaines pages s'y prêtent, comme Oiseaux Tristes où cela donne une agitation fébrile. Mais ici, la Barque sur l'Océan manque de ce doux tangage qui en fait le sel.
Contre toute attente, la synthèse entre ce jeu sec et tranché ou souple et fondu, s'opère dans Regard de l'Eglise d'Amour, extrait des Vingt regards sur l'Enfant Jésus de Messiaen. Cette fois, le piano résonne comme un orgue avec une sonorité ample mais jamais massive. Portée par la pulsation rythmique, l'alchimie des basses grondantes et des aigus cristallins crée ces jeux de miroirs et de reflets lumineux dont Debussy comme Ravel étaient privés.
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Pavillon de Musique de la Légion d'Honneur, Saint-Denis Le 14/06/2001 Pauline GARAUDE |
| Récital du pianiste Jean-Yves Thibaudet au Festival de St-Denis. |
Debussy : Livre II des Préludes
Ravel : Miroirs
Messiaen : Regard de l'Eglise d'Amour (extrait des Vingt Regards sur l'Enfant Jésus) | |
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