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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Cycle "Vents anciens et vents modernes" Ă l'Auditorium du Louvre, Paris.
Original et fort
Programme peu commun pour ce concert du cycle « Vents anciens, vents modernes » Ă lÂAuditorium du Louvre. Avec par contre des musiciens connus, Paul Meyer, Brigitte Engerer et François Salque : il n'en fallait pas moins pour rehausser la beautĂ© de la musique.
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Hormis le Trio en si bĂ©mol majeur op.11 de Beethoven, la plupart des oeuvres jouĂ©es sortaient du rĂ©pertoire courant. Servant d'ouverture la soirĂ©e, ce Trio avait l'avantage d'ĂȘtre proposĂ© dans sa version originale avec clarinette, celle-ci Ă©tant gĂ©nĂ©ralement remplacĂ©e par le violon, le compositeur ayant effectuĂ© lui-mĂȘme cette transposition. InterprĂ©tation trĂšs exacte des trois instrumentistes, avec seulement peut-ĂȘtre un peu trop de discrĂ©tion sonore de la part de François Salque. ProblĂšme d'instrument ou de projection du son ? Simple dĂ©sĂ©quilibre face aux deux grands tempĂ©raments que sont Brigitte Engerer et Paul Meyer ?
Cela fut moins sensible dans le Trio opus 120 de Fauré, mais de nouveau un peu dans les emportements post-romantiques du trio en ré mineur de Zemlinsky. François Salque est un musicien subtil, précis. Mais il a semblé ce soir-là manquer légÚrement d'éclat et d'investissement en comparaison de la générosité et de l'abattage de ses deux partenaires.
Il faut reconnaßtre qu'il n'est pas facile de s'imposer avec deux artistes de la trempe d'Engerer et de Meyer. La premiÚre reste cette formidable pianiste à la personnalité unique, qui parvient à faire de la musique de chambre sans rien perdre de son rayonnement de soliste. Elle ne cherche jamais à écraser les autres, mais elle existe, tout simplement, avec une force et une vérité dues à un jeu toujours aussi profond et éclatant et à une lucidité analytique confondante.
Les mĂȘmes qualificatifs pourraient ĂȘtre appliquĂ©s Ă Meyer, aussi impĂ©rieux dans les trios que dans la Rhapsodie de Debussy, traitĂ©e dans des couleurs exceptionnelles, ou que dans ces trĂšs belles piĂšces pour clarinette seule Eliott Carter qui prenaient un relief particulier dans un programme comme celui-ci.
On dĂ©couvre peu Ă peu Zemlinsky en France. Qui s'en plaindrait, mĂȘme si sa musique de chambre a besoin d'ĂȘtre solidement dĂ©fendue pour rĂ©sister aux comparaisons que l'on ne peut manquer de faire avec ses contemporains
comme Fauré par exemple !
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Auditorium du Louvre, Paris Le 23/04/2003 GĂ©rard MANNONI |
| Cycle "Vents anciens et vents modernes" Ă l'Auditorium du Louvre, Paris. | Âuvres de Beethoven, FaurĂ©, Carter, Zemlinsky, Debussy.
Paul Meyer, clarinette
François Salque, violoncelle
Brigitte Engerer, piano | |
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