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CRITIQUES DE CONCERTS |
09 mai 2025 |
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Yutaka Sado dirige l'Orchestre de Paris au Théâtre Mogador.
Soirée toute en contrastes
On le sait, Yutaka Sado est un ensorceleur d'orchestres. Celui de Paris n'échappe guère au charme du chef japonais : nouvelle preuve au Théâtre Mogador, pour un programme fort contrasté, mais tenu de main de maître par le tonique Sado.
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Un peu comme Seiji Ozawa – la comparaison est fatale – Yutaka Sado doit sa rapide et très vive popularité à la sympathie immédiate que suscite sa personne presque autant qu'à son indiscutable talent. Avec les orchestres français, le charme est aussi important que la baguette, à moins d'avoir la naturelle austérité d'un Janowski. Toujours est-il qu'entre le chef japonais et l'Orchestre de Paris, ça marche. Témoin ce très brillant concert au programme bien contrasté.
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Après une paisible et très équilibrée Symphonie n° 86 de Haydn, c'était du tout Stravinski. Haydn, aujourd'hui, si on ne choisit pas l'approche baroque, a tout intérêt à être abordé dans un esprit « Sturm und Drang » préromantique aussi marqué que possible. C'est ce qu'a très habilement fait Yutaka Sado, avec une orchestration adéquate, chaque pupitre réduit à ce qu'il doit être, mais en trouvant accentuations et couleurs aptes à rendre ce climat de nostalgie et de tourments en gestation.
Tout de suite après, nous plongions dans l'extraordinaire Concerto pour piano et instruments à vents de Stravinski. Une somptueuse démonstration à la fois instrumentale et musicale, à l'honneur de notre école de vents et aussi de contrebasses puisque les quatre même instrumentistes, Bernard Cazauran en tête, passaient allègrement du XVIIIe au XXe siècle. Au piano, Roger Muraro assumait avec autant de virtuosité que de perspicacité musicale cette très complexe partition, faite de bruit et de fureur mais aussi de si beaux moments d'intériorité.
Et après l'entracte, nous retrouvions les splendeurs des trompettes, flûtes, hautbois et autre vents de l'Orchestre de Paris pour un Petrouchka mené de manière très tonique et naturellement colorée par Yutaka Sado.
Personne n'a démérité, mais comment ne pas souligner tout particulièrement la perfection et la rayonnante musicalité des solos de flûte et de trompette, de cors aussi ? Mais il faudrait citer toute l'harmonie, grande et petite !
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Théâtre Mogador, Paris Le 24/04/2003 Gérard MANNONI |
 | Yutaka Sado dirige l'Orchestre de Paris au Théâtre Mogador. | Joseph Haydn
Symphonie n°86
Igor Stravinski
Concerto pour piano & instruments à vents
Petrouchka
Roger Muraro, piano
Orchestre de Paris
Yutaka Sado, direction |  |
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