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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Intégrale des Trios avec piano de Brahms par les frères Capuçon et Nicholas Angelich au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Les trois font la paire
Beaucoup de monde au Théâtre des Champs-Élysées pour entendre Brahms par un trio qui réunit les frères Capuçon Renaud et Gautier, et Nicholas Angelich, soit l'élite de nos jeunes instrumentistes hexagonaux, dans un récital qui montre une fois encore l'intérêt toujours plus grand de la jeune génération pour la musique de chambre.
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La jeune génération est passionnée de musique de chambre. Encore plus, semble-t-il, que de concerts en solo. Et le public adore ça, lui aussi. C'est donc dans un Théâtre des Champs-Élysées quasiment plein que les frères Capuçon et Nicholas Angelich on donné, dans la série Les Grands solistes, ce très beau concert voué aux trios avec piano de Brahms.
Né aux Etats-Unis mais formé à Paris, Nicholas Angelich peut être considéré comme l'un des plus convaincants représentants de notre école de piano, tous répertoires confondus. Associé à Renaud et Gautier Capuçon, c'est donc un trio franco-français qu'il forme, au moins quant à la technique instrumentale et à la pensée musicale. Alors, avons-nous entendu du Brahms « à la française » ?
Il faut bien constater une fois de plus que ces notions n'ont plus aujourd'hui grande signification. Sans forcément tomber dans une sorte de mondialisation uniforme, l'interprétation et la technique ont un caractère très international car tout le monde travaille avec tout le monde. S'il firent leurs classes au Conservatoire national supérieur de Paris, nos trois musiciens ont aussi pris des cours avec Thomas Brandis et Isaac Stern pour Renaud Capuçon, avec Heinrich Schiff pour Gautier, avec Léon Fleischer, Dimitri Bashkirov ou Maria-João Pires pour Nicholas Angelich. D'où cette aisance à se mouvoir dans l'univers spécifique du romantisme allemand que n'eurent pas toujours tous leurs collègues des générations précédentes.
Dans leur approche des Trios de Brahms, on admire autant la qualité de la sonorité, plus convaincante – ce qui est un comble – que celle des solistes du Philharmonique de Berlin récemment à Gaveau, que l'investissement émotionnel. Dûment contrôlée, l'émotion est toujours présente, avec ces emportements, ces grands élans et ces sombres méditations qui ponctuent le discours affectif du compositeur. Le son a de l'épaisseur, du rayonnement.
Gautier Capuçon semble en particulier avoir gagné en ce domaine, comme le prouvent certaines phrases très exposée du Trio op. 8. Et puis, il y a cette générosité de la jeunesse, cette manière de se donner sans restriction qui reste un moment miraculeux dans les longues carrières des instrumentistes. L'habitude de jouer ensemble, la complicité qui unit un bon nombre d'artistes de toutes disciplines de cette génération des 20-35 ans, ajoute encore à l'intérêt que présente leurs interprétations, tant au concert qu'au disque.
On retrouvera d'ailleurs cette équipe à différentes reprises dans les semaines et les mois qui viennent, et en particulier au Festival de Saint Denis le 20 juin prochain pour le Trio l'Archiduc de Beethoven.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 17/03/2004 Gérard MANNONI |
| Intégrale des Trios avec piano de Brahms par les frères Capuçon et Nicholas Angelich au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Intégrale des Trios avec piano
Renaud Capuçon, violon
Gautier Capuçon, violoncelle
Nicholas Angelich, piano | |
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