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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Récital Beethoven de Gianluca Cascioli dans le cadre de Piano**** à la salle Gaveau, Paris.
Beethoven était absent
Le jeune pianiste italien Gianluca Cascioli, pour un récital curieux à Gaveau dans le cadre de Piano****, a sans doute présumé de ses forces avec un programme consacré à Beethoven. Un art pianistique brillant mais totalement hors sujet, tout sauf beethovénien. Dommage !
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Couronné très tôt par de multiples prix internationaux, invité par les plus grands chefs et les plus illustres formations symphoniques, Gianluca Cascioli est certainement un virtuose doué, même s'il ne caracole pas en tête du box-office des moins de trente ans.
Il vient de donner salle Gaveau dans la série Piano**** un récital Beethoven fort curieux. Cinq sonates étaient au programme, des toutes premières, les numéros 1, 10 et 13, aux plus avancées, les 17e et 18e sonate. On doit admirer l'agilité des doigts, la délicatesse du toucher, sauf lorsqu'une excessive dureté gâche certains accords, la volonté de trouver mille nuances et, dans l'ensemble, un rapport intéressant avec le clavier, sauf, encore une fois, cette tendance à la brutalité dans la force.
Du piano que l'on qualifierait volontiers de « joli » malgré ces quelques restrictions, et surtout, d'agile. Mais où était Beethoven dans tout cela ? Ce qui frappe avant tout dans l'interprétation de ces cinq sonates, c'est la superficialité. Même pour les toutes premières, qui ne sont pas les plus accomplies, le joli l'emporte sur toute analyse approfondie. Et l'on reste ensuite dans le décoratif, dans l'anecdotique, sans jamais aller à l'essentiel. C'est un peu une approche de salon, mais pas celle d'un virtuose de ce niveau se produisant en concert.
La Tempête reste sur la crête des vagues et la 18e sonate surfe également en surface. S'ajoutent à cela la brutalité de certaines attaques, genre piano-percussion, là où il faudrait simplement de la profondeur de son. Gianluca Cascioli devrait se référer à Guilels pour la simplicité et la vraie profondeur et à Barenboïm pour l'inspiration poétique. Ou alors, attendre encore un peu avant de se lancer dans ce répertoire.
Il est d'autres pages de l'histoire de la musique où ses incontestables qualités peuvent certainement trouver un meilleur emploi.
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Salle Gaveau, Paris Le 07/12/2004 Gérard MANNONI |
| Récital Beethoven de Gianluca Cascioli dans le cadre de Piano**** à la salle Gaveau, Paris. | Beethoven
Gianluca Cascioli, piano | |
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