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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Récital en duo de Barbara Bonney et Angelika Kirchschlager accompagnées au piano par Malcolm Martineau au Théâtre du Châtelet, Paris.
Bonney-Kirchschlager, un duo de rêve
Elles sont aussi belle l'une que l'autre. Leurs voix aussi. Et leur complicité est complète. Dans la foulée d'un CD chez Sony plein de charme, leur récital en duo au Théâtre du Châtelet a fait partie de ces moments de rêve qu'on entend si rarement dans nos salles de concerts.
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
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Presque le même programme que l'excellent CD sorti voici peu chez Sony, avec en plus le charme de leurs personnes ! Le Châtelet était sur un petit nuage lors de ce récital qui sortait de l'ordinaire à tous égards. D'abord, pas de robes de cantatrices rivalisant d'effets ou de froufrous. Deux robes noires, sobres, mais sexy quand même. Elles peuvent se le permettre, la brune autrichienne comme la blonde américaine. Et puis, un répertoire que l'on n'entend pas souvent au concert, même si le disque l'a parfois honoré. Et comment ne pas songer alors à celui d'Elisabeth Schwarzkopf et Irmgard Seefried, il y presque un demi-siècle !
Les romantiques allemands, d'abord, avec Mendelssohn et Schumann, et puis quelques français, la Pastorale de Saint-Saëns, la Nuit, de Chausson, Oh, ne finis jamais ! de Massenet et trois bijoux de Fauré. L'élocution est parfaite. Inutile de regarder le texte pour comprendre chaque syllabe de notre langue. Pas une faute de goût, ni de style. On voit immédiatement comment les Français, plus tardifs, s'attachent davantage à la ligne de chant en tant que telle, en l'ornementant un peu, en esquissant quelques effets de voix, alors que les Allemands cherchent avant tout à retrouver le climat poétique intime du texte, des mots. La démonstration est magnifique.
Et après l'entracte, passage par l'Italie de Rossini, enjouée, ludique ou sentimentale, avant d'aborder le si beau cycle de Mélodies moraves op. 32 de Dvořák. De la couleur, du rythme, de la séduction, et, comme depuis le début du récital, un art du chant accompli, par deux voix d'exception. A retrouver d'urgence sur le Sony, mais vous n'aurez pas droit aux deux robes noires, moulantes juste comme il faut !
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Théatre du Châtelet, Paris Le 15/12/2004 Gérard MANNONI |
| Récital en duo de Barbara Bonney et Angelika Kirchschlager accompagnées au piano par Malcolm Martineau au Théâtre du Châtelet, Paris. | Mendelssohn, Schumann, Saint-Saëns, Chausson, Massenet, Fauré, Rossini, Dvořák
Barbara Bonney, soprano
Angelika Kirchschlager, mezzo-soprano
Malcolm Martineau, piano | |
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