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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Après deux Mozart passablement ratés (Les Noces de Figaro à Lausanne et Don Giovanni à Paris), on pouvait tout craindre de la mise en scène de Dominique Pitoiset. Sans être brillant, son Falstaff n'a rien de déshonorant; il est rythmé, mouvementé, frisant parfois le désordre dans la mystification finale, mais guère approfondi psychologiquement. La déception, pourtant, ne vient pas de là , ni même d'une inutile transposition qui situe l'action au début du XXè siècle, mais de la direction sèche et sans gande imagination de James Conlon. Fort heureusement, un plateau épatant se charge de mener la danse. Jean-Philippe Lafont, délaissant pour un moment des personnages aussi sombres que Macbeth et Wozzeck, joue les rondeurs et campe un "Pancione" bougrement sympathique, plus ouvertement comique qu'ambigu. A ses côtés, le Ford de classe d'Anthony Michaëls-Moore, et le Fenton juvénile de Paul Groves, un ténor que l'on remarque de plus en plus et dont le timbre éclatant et chaleureux est un vrai plaisir. Les comparses sont croqués avec humour et pittoresque, en forçant parfois le trait. Mais le quatuor féminin est aussi agréable à regarder qu'à entendre. Christine Goerke est une Alice pimpante, rivalisant en musicalité avec l'élégante Meg de Katarina Karneus. Stephanie Blythe (pour une fois, une Mrs. Quickly qui n'a rien d'une virago) étale un timbre grave superbe, et Patrizia Ciofi (Nannetta) est exquise. De quoi tourner la tête du séducteur le plus impénitent.
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Opéra Bastille, Paris Le 10/12/1999 Michel PAROUTY |
| Falstaff de Verdi | Opéra Bastille, Paris
Direction musicale : James Conlon
Mise en scène : Dominique Pitoiset
Décors : Alexandre Beliaev
Costumes: Elena Rivkina
Avec Jean-Philippe Lafont (Falstaff), Anthony Michaëls-Moore (Ford), Paul Groves (Fenton), Christine Georke (Alice), Katarina Karneus (Meg), Stephanie Blythe (Mrs. Quickly), Patrizia Ciofi (Nannetta). | |
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