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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Cecilia Bartoli et Les Arts Florissants au Théâtre du Châtelet, Paris.
Cecilia Bartoli, une diva fleurie.
Cecilia Bartoli a décidé de consacrer une partie de son énergie vocale vers le répertoire baroque. Sa rencontre avec William Christie et les Arts Florissants au Châtelet n'est passée inaperçue.
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Théatre du Châtelet, Paris
Le 12/04/2000
Michel PAROUTY
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
[ Tous les concerts ]
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Depuis longtemps, on n'avait pas vu une telle foule d'amateurs cherchant des places à l'entrée d'un concert. Il faut le reconnaître : William Christie et ses Arts florissants sont, en Fance, devenus des stars. Quant à Cecilia Bartoli, elle est, avec Natalie Dessay, l'une des rares cantatrices de l'heure à avoir pu franchir le cercle de mélomanes pour toucher un public plus large. La preuve ? Les 60 000 exemplaires déjà vendus de son récent disque "The Vivaldi Album" avec le Giardino Amonico paru chez Decca. On retrouve le "Prêtre roux" à l'affiche de la soirée du Châtelet, en compagnie de Haendel. Les "Arts flo" donnent du premier une lecture privilégiant la nervosité et la tension dramatique (Concerto grosso op.3 n°11), allègrement théâtrale (pour le charmant Concertino pou flautino RV 312, défendu par Sébastien Marq), tandis que leur Haendel (Concerto grosso op.6 n°6) est plus solennel mais sans lourdeur. Dans les deux cas, une vision d'ensemble plus qu'une recherche des détails et des couleurs. Dès son entrée en scène, Cecilia Bartoli hypnotise un public fasciné par sa présence, sa gentillesse, sa spontanéité. Ses atouts ? Une habileté diabolique dans l'utilisation de sa voix à des fins expressives jusque dans ses limites (un très faible volume) et ses défauts (un aigu qui tend à devenir agressif, quelques notes graves qui se placent en arrière), une maîtrise inouïe de la vocalise, des nuances, un sens de la caractérisation qui lui permet de trouver le ton exact pour chaque air; la première aria du vivaldien "In furore" est bien dominé par la colère, l'"Umbræ carae" de Juditha Triumphans est phrasé de manière exquise, et les trois fragments du Trionfo del Tempo e del Disinganno de Haendel ainsi que celui, jubilatoire, de La Resurrezione sont autant de morceaux d'anthologie. Qu'on le veuille ou non, le jour où Bartoli a décidé de consacrer une partie de ses activités à la musique baroque, elle a pris un risque ; sa popularité, aujourd'hui, prouve qu'elle a gagné son pari. J'attends, pour ma part, avec impatience, qu'elle aborde Monteverdi- elle serait probablement une Poppée de rêve.
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Théatre du Châtelet, Paris Le 12/04/2000 Michel PAROUTY |
| Cecilia Bartoli et Les Arts Florissants au Théâtre du Châtelet, Paris. | Récital Cecilia Bartoli
Oeuvres de Georg Friedrich Haendel & Antonio Vivaldi
Les Arts Florissants
William Christie, direction | |
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