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CRITIQUES DE CONCERTS |
09 mai 2025 |
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Concert Beethoven de l'Orchestre national de France sous la direction de Kurt Masur, avec la participation du Beaux-Arts Trio au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Un modèle beethovénien
Concert triomphal pour le National et son chef Kurt Masur, de retour d'une convalescence qu'on a presque du mal à croire tant le chef allemand brille de toute sa superbe. Un riche programme Beethoven, avec la participation de l'incontournable Beaux Arts Trio, et un orchestre qui se transcende dans une trépidante 7e symphonie.

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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 23/02/2006
Nicole DUAULT
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Le matin, au cours de la présentation de la prochaine saison de l'Orchestre National de France dont il est le patron depuis 2002, Kurt Masur assure que, de toutes les formations qu'il a dirigées, la phalange parisienne est celle dont il a obtenu le plus de satisfactions. Pareil compliment de la part d'un maestro connu pour sa rigueur et son goût de l'autorité ne pouvait que revenir aux oreilles des musiciens. Voilà donc une formation baignant dans le bonheur et, le soir même, un concert exemplaire, démonstration que désormais, le National, quand il le veut et sous l'effet de la poigne de son chef, peut être l'égal des plus grands.
Ce concert avait tout pour fédérer les énergies. Kurt Masur, bientôt 80 ans, revenait de convalescence après l'opération d'une hernie. Pas la moindre trace de fatigue sur ce visage à la barbe blanche impérieuse ; pas la plus petite hésitation dans la démarche et la posture de ce géant droit dans ses bottes. Le programme entièrement consacré à Beethoven est un de ceux où rayonne le maestro allemand. Quant aux solistes du concerto, il s'agit rien moins que des musiciens du Beaux-Arts Trio, fondé voilà cinquante ans par le pianiste Menahem Pressler, compagnon de route et vieil ami de Masur. Un programme qui restera un véritable festival Beethoven où le chef et ses instrumentistes auront affiché un évident regain de vitalité.
Subtilités chambristes
Ample ouverture Leonore III en guise de mise en bouche, c'est ensuite le Triple concerto dans lequel le Beaux-Arts Trio entraîne l'orchestre dans la subtilité la plus raffinée de la musique de chambre. Masur, aux anges, suggère seulement l'intensité, la rondeur, la mélodie volubile, le dialogue entre l'orchestre et les solistes. De ses deux mains largement ouvertes, il semble sculpter la matière sonore. Acclamé pour ses timbres fusionnels si caractéristiques, le Beaux-Arts Trio s'offre en bis le luxe de donner une leçon de musique en jouant le trio à l'origine du Triple concerto, auquel Masur assiste, admiratif, sur le bas-côté de la scène.
Dans un tel climat, la verve jubilatoire de la 7e symphonie ne peut que tenir en haleine. Maîtrisant la virtuosité et la vitalité débordante de son orchestre, le chef allemand montre à quel point un interprète de sa stature peut façonner une formation symphonique en un instrument beethovénien des plus rutilants. Dans Beethoven désormais, le National réussit la quadrature du cercle, en sonnant plus souple, plus léger, que toutes les formations allemandes, et plus profond, plus intense que toutes les formations françaises.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 23/02/2006 Nicole DUAULT |
 | Concert Beethoven de l'Orchestre national de France sous la direction de Kurt Masur, avec la participation du Beaux-Arts Trio au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Leonore III, ouverture op. 72c
Triple concerto pour piano, violon, violoncelle et orchestre en ut majeur, op. 56
Beaux-Arts Trio
Menahem Pressler, piano
Daniel Hope, violon
Antonio Meneses, violoncelle
Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92
Orchestre national de France
direction : Kurt Masur |  |
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