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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Récital de la soprano Olga Guryakova accompagnée par la pianiste Anna Rakhman à l'Auditorium du Louvre, Paris.
Un oiseau rare venu de Russie
Elle a tout pour elle. On savait Olga Guryakova vraie femme de théâtre et très belle voix d'opéra grâce à son incarnation de Natacha dans Guerre et Paix Prokofiev et de l'héroïne de Rusalka de Dvořák à l'Opéra Bastille. On découvre cette ravissante jeune femme en vraie interprète de mélodies. Un oiseau tellement rare
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Complicité artistique
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Hommage au réalisme poétique
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L'excellente programmation russe de l'Auditorium du Louvre, après les somptueux concerts du pianiste Boris Berezovski, nous proposait ce récital d'Olga Guryakova, qui s'était déjà produite dans cette même salle en 2002. La ravissante Natacha de Guerre et Paix, mince élégante, n'avait pas choisi la facilité, avec certes une première partie entièrement russe, mais aussi une deuxième partie consacrée à Schumann, et notamment au très difficile cycle l'Amour et la vie d'une femme.
Avec Prokofiev et Rachmaninov, on savait qu'elle serait chez elle. Une seule petite restriction : la voix est vraiment opératique, et donc un peu grande pour un lieu de cette taille, même si la chanteuse parvient à la contrôler quand elle le veut. Mais on ne peut sans cesse brider un tel timbre et un tel éclat. C'est tout ce que l'on peut éventuellement reprocher à cette interprète, cet excès de générosité vocale
par ailleurs bien gratifiant en des temps où la mode est plutôt aux demi-pointures.
Expressive sans excès d'expressionnisme, maîtrisant l'émission et les couleurs sur toute la tessiture, Guryakova chante les cinq mélodies de Prokofiev et de Rachmaninov, de nature très variée, avec beaucoup de finesse et d'intelligence, mais c'était surtout chez Schumann qu'on l'attendait. Et là , elle nous surprend totalement, sachant trouver un autre registre expressif, d'autres couleurs, et surtout une intériorité étonnante dans les Lieder les plus ardus des Frauenliebe und Leben.
L'ultime page du cycle, Nun hast du mir den ersten Schmerz getan, si retenue, d'un désespoir si absolu mais si pudique, tellement complexe à rendre dans toute sa dimension musicale et philosophique, est en particulier un vrai moment d'anthologie. Et une fois encore, quelle joie d'entendre une voix aussi saine, aussi facile, chez une aussi jolie personne ! L'accompagnement d'Anna Rakhman est un soutien efficace, sans excès d'inspiration.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 31/01/2007 Gérard MANNONI |
| Récital de la soprano Olga Guryakova accompagnée par la pianiste Anna Rakhman à l'Auditorium du Louvre, Paris. | Prokofiev, Rachmaninov, Schumann
Olga Guryakova, soprano
Anna Rakhman, piano | |
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