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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Reprise d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski dans la production de Willy Decker, sous la direction de Vasily Petrenko à l’Opéra de Paris.
Belle authenticité russe
Superbe reprise de l’Eugène Onéguine intemporel signé par Willy Decker à l’Opéra Bastille en 1995. En tête d’une distribution remarquablement homogène et idiomatique, le trio Olga Guryakova, Ludovic Tézier, Joseph Kaiser assure le succès d’une soirée qui honore l’Opéra de Paris.
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Complicité artistique
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Hommage au réalisme poétique
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Comme celles de Robert Carsen, les productions de Willy Decker ont le mérite de défier le temps et les modes en gardant leur acuité et leur fraîcheur initiales. Son Eugène Onéguine épuré, où un décor unique stylisé sert de cadre psychologique aux scènes lyriques de Tchaïkovski, est un modèle d’intelligence dramatique. Quelques chaises et une direction d’acteurs très précise permettent au spectateur d’entrer dans l’univers du poème de Pouchkine et non seulement de suivre le drame, mais de comprendre les motivations et les sentiments de chacun des personnages.
Si le canevas initial est respecté, la personnalité d’un nouvel interprète apporte bien entendu un complément et un supplément d’intérêt au spectacle. Tel est le cas pour cette reprise bénéficiant d’un plateau vocal de premier ordre : on salue un vrai sans faute, jusque dans le moindre rôle secondaire. Ainsi, Nadine Denize en Madame Larina, la Filipievna remarquée de Nona Javakhidze et l’incomparable Triquet de Jean-Paul Fouchécourt, si finement ridicule et touchant.
Issue de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, Alisa Kolosova incarne une Olga certes coqueete mais sincère, au chant expressif. Comme lors de la reprise de mars 2003, Gleb Nikolski est un Prince Grémine noble et émouvant. Remarqué au Festival de Salzbourg 2007, le ténor canadien Joseph Kaiser s’affirme comme un Lenski musical et stylé, dont la sincérité et la spontanéité contrastent avec l’Onéguine distant et peu sympathique dessiné par Ludovic Tézier.
Après sa prise de rôle au Capitole de Toulouse en 2003 et sa consécration à la Scala de Milan en janvier 2006, où il avait déjà Olga Guryakova comme partenaire, le baryton français n’a rien à envier aux meilleurs Onéguine russes et internationaux. Son interprétation vocale est de bout en bout splendide, intense et raffinée, stylistiquement parfaite. Même si le personnage peut justifier une certaine froideur méprisante, sa conception accuse encore l’insensibilité – réelle ou feinte – d’un caractère étranger à la passion.
Quant à Olga Guryakova, dont la voix s’est considérablement étoffée depuis ses Tatiana aixoises de 2002 et parisiennes de 2005, elle nous rassure sur sa santé vocale. Égale à elle-même, elle reste l’interprète idéale du rôle avec un chant puissant et expressif mais nuancé et maîtrisé dans tous les registres. Son charme, sa sensibilité et son rayonnement personnels rendent toujours sa Tatiana irrésistible.
Sous la direction lyrique, délicate et idiomatique mais peu engagée du jeune chef russe Vasily Petrenko (aucune parenté avec Kirill Petrenko), on retrouve l’orchestre et les chœurs de l’Opéra de Paris des grands soirs.
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Opéra Bastille, Paris Le 17/09/2010 Monique BARICHELLA |
| Reprise d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski dans la production de Willy Decker, sous la direction de Vasily Petrenko à l’Opéra de Paris. | Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Yevgeny Onegin, scènes lyriques en trois actes et sept tableaux (1877)
Livret du compositeur et de Constantin Chilovski d’après Pouchkine
Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Vasily Petrenko
mise en scène : Willy Decker
décors et costumes : Wolfgang Gussmann
Ă©clairages : Hans Toelstede
préparation du chœur : Patrick Marie Aubert
Avec :
Nadine Denize (Madame Larina), Olga Guryakova (Tatiana), Alisa Kolosova (Olga), Nona Javakhidze (Filipievna), Ludovic Tézier (Eugène Onéguine), Joseph Kaiser (Lenski), Gleb Nikolski (Le Prince Grémine), Jean-Paul Fouchécourt (Monsieur Triquet), Ugo Rabec (Zaretski). | |
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