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CRITIQUES DE CONCERTS |
17 septembre 2025 |
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Voici de quoi faire frémir les ayatollahs du baroque et réjouir tous ceux qui voient dans la confusion des genres matière à innovation. Quand dans la subtile musique de Lully, jouée sur des instruments copies d’anciens, on est secoué par des percussions modernes, le spectateur habitué aux sonorités retrouvées des maîtres du baroque (Christie, Minkowski, Rousset et consort) est figé dans son fauteuil.
Le chef canadien d’origine, Antoine Plante, explique à l’issue du spectacle que ses percussions anciennes… sont restées à Houston. Quand une bonne partie de l’œuvre, dont les magnifiques ballets, est escamotée, le spectateur, là encore, est stupéfait.
Quand la mise en scène situe l’action dans un pays du Golfe en guerre où Renaud, GI désabusé, joue au golf, on est amusé. Scènes de torture comme on en voit dans les reportages sur l’Irak, héroïne genre star hollywoodienne des années 1950 arrivant en voiturette électrique, vidéo omniprésente, accumulation d’ordinateurs portables, valse de néons, 4X4 transportant les troupes : malgré tous ces clichés de la mise en scène actuelle, la curiosité est maintenue.
Armide survit à ces traitements peu orthodoxes. Pascal Rambert a, paraît-il, séduit Houston et maintient l’attention du public de Gennevilliers. Celui-ci ne s’ennuie jamais et semble ravi. La distribution est approximative, avec un Renaud fadasse et vacillant, difficilement compréhensible. Quant à l’Armide d’Isabelle Cals, elle est vocalement convaincante mais on ne comprend pas un traître mot de ce qu’elle chante. Au Texas, il y avait paraît-il le surtitrage. On l’aurait souhaité aussi dans le 92 !
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