altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 01 novembre 2024

Nouvelle production du Trittico de Puccini dans une mise en scène de Luca Ronconi et sous la direction de Philippe Jordan à l’Opéra de Paris.

Triptyque pour un chef et un orchestre
© Ian Patrick

Juan Pons (Gianni Schicchi)

Belle est l’idée de donner le Triptyque (Il Tabarro, Suor Angelica, Gianni Schicchi) de Giacomo Puccini (1858-1924) dans son intégralité. Mais le prestigieux metteur en scène Luca Ronconi signe à la Bastille une morne production venue de la Scala que magnifiera seulement le chef Philippe Jordan à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Paris.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 04/10/2010
Nicole DUAULT
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • ComplicitĂ© artistique

  • Sombre Volga

  • Hommage au rĂ©alisme poĂ©tique

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Quelques sifflets ont accueilli au final le metteur en scène qui a traitĂ© les trois opĂ©ras de Puccini dans un rĂ©alisme pesant. Une impressionnante pĂ©niche est Ă©chouĂ©e dans un ensemble de gris pour Il Tabarro. C’est dans une atmosphère de bondieuserie kitsch avec une immense statue de la Vierge couchĂ©e Ă  terre et une autre parfaitement sulpicienne que Suor Angelica se dĂ©bat avec son destin. Et Gianni Schicchi, habillĂ© sans qu’on en sache la raison en costume de la Renaissance, roule son monde dans de théâtraux drapĂ©s rouges.

    Un peu d’humour aurait pu alléger ces trois histoires d’horreur, de drame sentimental et de farce sur lesquels plane la mort. Ronconi manque d’ironie et laisse les interprètes se débrouiller seuls.

    Des moments forts : les amants en péril dansent sur la péniche d’Il Tabarro comme sur un volcan et, sentant venir le drame, regardent au loin un couple d’amoureux. La vieille princesse frappe le sol du bout de sa canne tandis que sœur Angélique sombre dans le désespoir. Un moment faible : dans Il Tabarro, la houppelande sous laquelle Michele dissimule le cadavre de Luigi fait à peine frémir la malheureuse Giorgetta quand elle découvre le corps de son amant, bien que le thème de l’opéra soit l’effroi.

    La mise en scène reste illustrative. Sans doute Gerard Mortier et ses productions souvent décapantes ont changé notre regard. Le premier degré ne saurait désormais suffire. Nicolas Joel, directeur de l’Opéra et metteur en scène de talent qui nous a si souvent passionnés au Capitole de Toulouse, s’intéresse d’abord aux voix et à la musique. Et elles resplendissent. C’est donc à travers elles qu’il faut suivre l’action dramatique de ces trois opéras qui mobilisent un nombre impressionnant de solistes.

    Certes, le baryton Juan Pons qui chante à la fois Michele dans Il Tabarro et le personnage Gianni Schicchi n’a plus la voix de naguère, et s’il est intense dans le premier rôle, il est beaucoup trop effacé et manque de faconde et de malice dans le second.

    La soprano ukrainienne Oxana Dyka (Giorgetta dans Il Tabarro) crie plus qu’elle ne chante. En revanche la soprano géorgienne Tamar Iveri investit autant scéniquement que vocalement son personnage de Suor Angelica. Magistrale de force dramatique est Luciana d’Intino (La Zia Principessa) tandis que la jeune Amel Brahim-Djelloul affirme une suavité vocale d’une belle tendresse.

    Les seconds rôles sont particulièrement soignés, notamment avec la participation toujours haute en couleurs d’Alain Vernhes et les débuts du ténor albanais Saimir Pirgu, découvert il y a quelques années à Salzbourg, en Rinuccio dans Gianni Schicchi.

    Le plus important dans ce triptyque est la musique de Puccini entre vérisme et réalisme. Le chef d’orchestre Philippe Jordan fait son miel de cette partition dont il souligne toutes les facettes, toutes les couleurs, le drame et le rire. C’est lui qui arrive à mettre du second degré dans ces trois opéras qu’il nous fait découvrir ainsi passionnants. Et de surcroît, il est en fusion totale avec l’orchestre de l’Opéra qui, à la fin de la première, l’acclame.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 04/10/2010
    Nicole DUAULT

    Nouvelle production du Trittico de Puccini dans une mise en scène de Luca Ronconi et sous la direction de Philippe Jordan à l’Opéra de Paris.
    Giacomo Puccini (1858-1924)
    Il Trittico, trois opéras en un acte (1918)

    Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris
    Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Philippe Jordan
    mise en scène : Luca Ronconi
    décors : Margherita Palli
    costumes : Silvia Aymonino
    Ă©clairages : Gianni Mantovanini
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano

    Avec :
    Il Tabarro
    Livret de Giuseppe Adami d’après la Houppelande de Didier Gold
    Juan Pons (Michele), Marco Berti (Luigi), Éric Huchet (Il Tinca), Mario Luperi (Il Talpa), Oksana Dyka (Giorgetta), Marta Moretto (La Frugola).
    Suor Angelica
    Livret de Giovacchino Forzano
    Tamar Iveri (Suor Angelica), Luciana D’Intino (La Zia Principessa), Barbara Morihien (La Badessa), Louise Callinan (La Suor Zelatrice), Marie-Thérèse Keller (La Maestra delle novize), Amel Brahim-Djelloul (Suor Genovieffa), Claudia Galli (Suor Osmina), Cornelia Oncioiu (La Suor Infirmiera).
    Gianni Schicchi
    Livret de Giovacchino Forzano
    Juan Pons (Gianni Schicchi), Ekaterina Syurina (Lauretta), Marta Moretto (Zita), Saimir Pirgu (Rinuccio), Eric Huchet (Gherardo), Barbara Morihien (Nella), Alain Vernhes (Betto), Mario Luperi (Simone), Roberto Accurso (Marco), Marie-Thérèse Keller (La Ciesca), Yuri Kissin (Maestro Spinelloccio), Christian Helmer (Amantio di Nicolao), Ugo Rabec (Pinellino), Alexandre Duhamel (Guccio).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com