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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Yutaka Sado, avec la participation du pianiste Jean-Yves Thibaudet au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Je sonne donc je suis
Programme très français pour ce concert dédié par l’Orchestre national, le chef japonais Yutaka Sado et le pianiste Jean-Yves Thibaudet, aux victimes du séisme et du tsunami du Japon. Aria de la Troisième Suite de Bach, minute de silence et émotion avant le concert proprement dit, sans doute par trop tonitruant du côté de l’orchestre.
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Yutaka Sado est de la génération des chefs qui doivent penser qu’il faut faire sonner l’orchestre à un niveau de décibels élevé pour satisfaire aux œuvres et au public. Le danger est que l’auditoire s’habitue petit à petit à ce que les concerts soient de plus en plus sonores. Les salles sont, il est vrai, de plus en plus vastes, mais ce n’est pas le cas du Théâtre des Champs-Élysées, dont la taille raisonnable et l’acoustique ne s’accommodent pas d’un tel traitement.
Surtout s’agissant des deux œuvres de fosse que sont l’ouverture de Gwendoline de Chabrier et la musique tirée du ballet Bacchus et Ariane de Roussel qui sont, surtout pour la seconde, assez contrastées et riches en cuivres pour ne pas être jouées de façon aussi explosive et avec des effectifs multipliés. On a le regret de dire que l’intérêt du concert qui pouvait paraître original sur le papier y perd beaucoup dans la réalité.
Mais on était surtout venu pour entendre Jean-Yves Thibaudet qui, s’il est un fidèle de l’Orchestre national, fait partie de ces pianistes français qui font des carrières énormes en Amérique, au Japon, dans le reste de l’Europe, mais sont boudés par nos organisateurs de concerts. Ne nous plaignons pas trop, le voici cette saison reprendre le chemin du pays natal.
À commencer par Paris dont il sera à la salle Pleyel au cours des prochains mois trois fois le soliste de concertos. Avec l’Orchestre de Paris dirigé par Kazuki Yamada en juin (Khatchatourian), avec le Philadelphia Orchestra et Charles Dutoit en septembre (Ravel) et avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse et Tugan Sokhiev en mai 2012 (Liszt n° 2). Il sera aussi ce 2 mai de nouveau au TCE avec son complice le violoncelliste Gautier Capuçon pour un récital Beethoven-Chostakovitch-Fauré.
Le public fête Thibaudet à la hauteur de son talent et de la générosité de son programme. Le virtuosissime Concerto l’Égyptien de Saint-Saëns n’a pas de secret pour lui et il en donne une interprétation très contrastée, avec l’indispensable virtuosité voulue par les mouvements extrêmes et un côté visionnaire dans l’Andante.
Créé en 2009 par lui et à lui dédié, The Shining One, concerto pour piano du jeune compositeur français Guillaume Connesson, devient une pièce du répertoire du pianiste qui l’a joué déjà six fois depuis sa création avec le Scottish National Orchestra. Avec sa structure classique en trois parties c’est aussi une pièce qui requiert une technique à toute épreuve, particulièrement dans son Finale. L’orchestration étant, c’est le seul moment du concert où le chef se montre léger.
Thibaudet est revenu avec le Deuxième Klavierstück op. 118 de Brahms joué avec une poésie et une tendresse admirable, mais surtout l’évidence d’une sonorité magnifique que le maestro ne lui a pas toujours permis d’exalter dans Saint-Saëns.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 24/03/2011 Olivier BRUNEL |
| Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Yutaka Sado, avec la participation du pianiste Jean-Yves Thibaudet au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Emmanuel Chabrier (1841-1894)
Gwendoline, ouverture
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Concerto pour piano et orchestre n°5 « l’Égyptien »
Guillaume Connesson (*1970)
The Shining One, concerto pour piano et orchestre
Jean-Yves Thibaudet, piano
Albert Roussel (1869-1937)
Bacchus et Ariane, suites n° 1 et 2
Orchestre national de France
direction : Yutaka Sado | |
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