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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Récital de la soprano Patrizia Ciofi et du baryton Leo Nucci dans le cadre des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Un duo explosif
Pour l’inauguration de leur saison, les Grandes Voix affichent le duo de choc qui avait fait délirer le public des Chorégies d’Orange lors de l’inoubliable Rigoletto de l’été 2011. Cette fois, c'est le Théâtre des Champs-Élysées qu'enfamment Patrizia Ciofi et Leo Nucci en trissant un duo de la vengeance toujours aussi jubilatoire.
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
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Enthousiasme de rigueur pour le premier concert de la nouvelle saison des Grandes Voix qui afficheront entre autres Roberto Alagna (deux fois), Anna Netrebko, Juan Diego Flórez, Rolando Villazón, Joyce DiDonato, Patricia Petibon et Elina Garanča.
Avec l’explosif duo Ciofi-Nucci, grandes voix indiscutables, la manifestation a rarement aussi bien justifié son appellation ! D’autant qu’un programme judicieux permet à ces gosiers exceptionnels d’exprimer aussi leur tempérament dramatique et de prouver qu’ils sont des artistes complets. Plutôt qu’une succession d’airs, l’essentiel de la soirée est consacré à de larges extraits de Rigoletto et la Traviata.
Mais d’abord, premier triomphe, l’air de Lucia, Regnava nel silencio par une Ciofi new look, quasiment méconnaissable : coiffure, décolleté, démarche et même expression, tout en elle a changé. Exit la Patrizia chiffonnée, réservée, fragile voire souffreteuse, au profit d’une nouvelle Ciofi, décidée, extravertie, épanouie, éclatante et gagnante, dont le punch et l’abattage physique sont en totale adéquation avec une voix plus ample et plus corsée.
Pour autant, la soprano transalpine n’a pas perdu sa sensibilité et son art des nuances, mais elle a gagné en intensité et surtout en assurance. Avec Lucia comme Gilda (Caro nome) ou Violetta, on admire non seulement la précision, la justesse et la virtuosité de son chant et des vocalises mais aussi l’aplomb de ses aigus.
De son côté, à 70 ans, Leo Nucci affiche une santé vocale réjouissante lui permettant de rendre justice à Rigoletto et à Germont avec une authenticité qu’on ne retrouve chez aucun des barytons des générations qui ont succédé aux Cappuccilli et Bruson, comme lui, de véritables barytons Verdi. Qui aujourd’hui ose en effet Rigoletto (Pari siamo, Cortigiani) ou l’air de Germont (Di provenza il mar) avec une telle efficacité ?
D’autant qu’il ne sombre jamais dans la routine. Le sommet étant les duos entre deux artistes dont l’entente et la complicité sont un pur moment de bonheur : toute la scène entre Violetta et Germont comme les retrouvailles entre Gilda et Rigoletto et surtout l’incontournable Si, vendetta achevant la première partie de la soirée.
Un duo d’ailleurs repris deux fois consécutives à la demande d’une salle survoltée en clôture du concert… en mémoire, comme l’a souligné l’efficace et professionnel maestro de service, Marco Zambelli, du second Rigoletto des Chorégies où le couple l’avait aussi trissé. Nucci paraissant au passage aussi frais lors de cette troisième version qu’à la première.
On se réjouira de revoir enfin la Ciofi sur la scène de l’Opéra Bastille dans un an (Lucia) puis au TCE dans Tancredi. En attendant, elle sera bientôt Traviata en Avignon (novembre, décembre) avant d’y chanter Juliette de Gounod (mai 2013).
Prochain rendez-vous des Grandes Voix, la rare Navarraise de Massenet et le Dernier jour d’un condamné de David Alagna avec Roberto Alagna et Karine Deshayes, le 29 septembre à Pleyel.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 19/09/2012 Monique BARICHELLA |
| Récital de la soprano Patrizia Ciofi et du baryton Leo Nucci dans le cadre des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Giuseppe Verdi (1813-1901)
Luisa Miller, ouverture
Gaetano Donizetti (1797-1848)
Lucia di Lammermoor :
Ancor non giunse
Regnava nel silenzio
Giuseppe Verdi
Rigoletto :
Prélude
Pari siamo… mio padre
Caro nome
Cortigiani
Tutte le feste… Si vendetta
La Traviata :
Prélude
È strano!… Ah, fors’è lui
Di provenza il mar, il suol
Prélude III
Pura siccome un angelo
Non sapete quale affetto
Un dì, quando le veneri
Ah! Dite alla giovine
Non amarlo ditegli
Patrizia Ciofi, soprano
Leo Nucci, baryton
Orchestre de chambre de Paris
direction : Marco Zambelli | |
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