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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Daniel Harding au festival du Printemps des Arts de Monte-Carlo 2016.
Monte-Carlo 2016 (3) :
Alpha et omega
Le chef britannique Daniel Harding confirme à la tête de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo ses talents de chef mahlérien. Son couplage entre l'Adagio de la Dixième Symphonie et la Première Symphonie est l'occasion d'une célébration sonore de belle ampleur en clôture du week-end Mahler du Printemps des Arts de Monte-Carlo 2016.
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Complicité artistique
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Vingt-deux ans séparent les deux parties de cet ambitieux programme. L'Adagio est avec le Purgatorio, le seul mouvement achevé de la Dixième Symphonie. Daniel Harding ne surjoue pas l'hyperromantisme des sauts d'intervalles. Sa lecture ménage la cohésion et le volume des cordes, tout en garantissant la justesse de l’intonation des cuivres. On navigue prudemment vers un langage aux confins de l'atonalité, qui regarde encore vers des rivages connus. Préférant les lignes aux contours effilés aux puissants contrastes, le chef anglais accentue les changements de coups d'archet à l'intérieur même des pupitres.
D'un abord étonnamment classique, la Première Symphonie trouve dans cette battue précise et énergique le moyen de mettre en avant tout le potentiel de l'effectif instrumental. Les bruissements de la petite harmonie autour du Naturlaut initial préfèrent la couleur pastorale à l'imitation naturaliste. Harding domine son sujet dans un Scherzo puissamment scandé et d'une bonhomie communicative, Trio compris.
En reculant aux limites du pianissimo la percussion sourde du Bruder Jakob, il fait sonner les interventions des mélodies populaires avec une inimitable couleur amère et narquoise. Même si les timbres et les intonations n'ont pas la rondeur souhaitée, la battue ne laisse pas reposer le discours et donne une motricité surprenante aux références des Lieder eines fahrenden Gesellen. Point de marche funèbre empesée mais un rythme plutôt vif qui en souligne le sourire triste et les faux semblants.
La conclusion Stürmisch bewegt alterne sauvagerie et joyeux tumulte. Daniel Harding obtient le meilleur du Philharmonique de Monte-Carlo, idéal d'engagement et de robustesse dans les chevauchements de thèmes. Lorsque les cuivres se lèvent dans la péroraison finale, la température monte encore d'un degré et le ré majeur final éclate en majesté.
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Auditorium Rainier III, Monaco Le 10/04/2016 David VERDIER |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Daniel Harding au festival du Printemps des Arts de Monte-Carlo 2016. | Gustav Mahler (1860-1911)
Adagio de la Symphonie n° 10 en fa# majeur
Symphonie n° 1 en ré majeur
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo
direction : Daniel Harding | |
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