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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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The Dream of Gerontius d’Elgar sous la direction de Daniel Harding à la Philharmonie de Paris.
The Dream of Harding
Avec l’oratorio d'Edward Elgar, le Rêve de Géronte, très rare en France, Daniel Harding clôture magnifiquement l’année à la Philharmonie de Paris, assisté par un Orchestre de Paris des grands soirs, un Chœur de l’Orchestre de Paris engagé et un trio de solistes dont ressort la splendide prestation d’Andrew Staples.
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C’est avec un ouvrage de sa patrie que Daniel Harding clôture l’année 2017 devant la formation dont il est maintenant directeur musical depuis septembre 2016. Et si The Dream of Gerontius composé par Elgar au tournant du XXe siècle est relativement présent dans les programmes au Royaume-Uni, il fait figure de rareté en France.
Le prélude, aux influences wagnériennes évidentes, dans les lignes des cordes autant que dans la présentation de nombreux leitmotive réutilisés tout au long de l’ouvrage, montre un Orchestre de Paris déjà superbe de chaleur et de concentration. Jamais l’ensemble ne laissera de moments faibles dans cette partition d’une heure quarante prévue avec un entracte d’après la note de programme du soir, heureusement non respecté par le chef.
De l’ensemble pléthorique ressortiront la qualité de tous les groupes et même de l’orgue, bien que l’on continue à trouver l’instrument de la nouvelle Philharmonie parisienne relativement médiocre, surtout après avoir entendu à plusieurs reprises celui ô combien supérieur de l’Elbphilharmonie de Hambourg terminée à quelques mois d’intervalle. Les cordes sont toutefois l’élément le plus utilisé par Elgar, et Harding les surveille afin d’en tirer le meilleur, à commencer par les sonorités de premiers violons très bien emmenés par Philippe Aïche.
Le Chœur des jeunes et le Chœur de l’Orchestre de Paris présentent un superbe engagement, d’abord limité par une mise en place approximative, par rapport à l’orchestre mais aussi dans le groupe lui-même. Il est d’ailleurs surprenant que l’ensemble n’ait parfois pas cherché à se caler sur les solistes plutôt que sur l’orchestre, notamment lorsqu’il chante les Assistants en même temps que Gerontius termine sa partie. En tous les cas, la dynamique et l’élévation sont bien présents tout au long de la soirée, et un instant absolument prodigieux s’offre à nous en partie II à la fin du Chœur des Evangéliques sur O generous love !
Des solistes parfaitement choisis, Paris découvre dans le rôle de l’Ange l’aguerrie Magdalena Kožená, qui a notamment enregistré l’œuvre avec Daniel Barenboïm pour Decca récemment. Dans une robe blanche de pureté, elle développe un chant superbe de tenue pendant toute la deuxième partie, pour clore par de superbes Farewell ! John Relyea dans le rôle du Prêtre puis de l’Ange de l’Agonie présente une voix aux graves ouverts et dont la bonne projection permet de passer l’orchestre, puisqu’il a été placé en arrière-scène, parmi un petit groupe de chanteurs juste au-dessous du reste du chœur.
La prestation la plus fascinante et même déterminante reste toutefois celle d’Andrew Staples, déjà applaudi sous Harding sur cette même scène dans les oratorios de Schumann et plus récemment en excellent Fenton lors d’un Falstaff de concert. Son timbre légèrement nasal et une diction exemplaire en font un fantastique chanteur d’oratorio, concerné par le sujet dès la première intervention et sensible jusqu’au Paradis, ou au songe du Paradis, puisque l’on ne sait sur ses derniers mots s’il est vraiment mort ou s’il rêve…
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Philharmonie, Paris Le 21/12/2017 Vincent GUILLEMIN |
| The Dream of Gerontius d’Elgar sous la direction de Daniel Harding à la Philharmonie de Paris. | Edward Elgar (1857-1934)
The Dream of Gerontius, oratorio sur un texte du cardinal John Henry Newman
Magdalena Kožená (l’Ange)
Andrew Staples (Géronte / l’Âme de Géronte)
John Relyea (le Prêtre / l’Ange de l’Agonie)
Chœur de jeunes de l’Orchestre de Paris
chefs de chœur associés : Edwin Baudo, Marie Deremble-Wauquiez, Marie Joubinaux, Béatrice Warcollier
Chœur de l’Orchestre de Paris
préparation : Lionel Sow
Orchestre de Paris
direction : Daniel Harding | |
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