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CRITIQUES DE CONCERTS 01 novembre 2024

Version de concert d’Hérodiade de Massenet sous la direction de Daniele Rustioni au Théâtre des Champs-Élysées Paris.

L’art difficile du péplum
© Thomas Deschamps

Des chanteurs pour l’essentiel mémorables portent haut le verbe pittoresque et le chant passionné des personnages de l’Hérodiade de Massenet. Nicole Car et Étienne Dupuis marquent particulièrement les rôles de Salomé et Hérode. La direction de Daniele Rustioni souffre plus que jamais d’une enflure dynamique ne tenant pas compte de l’acoustique du TCE.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 25/11/2022
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Pour leur visite annuelle et rituelle au Théâtre des Champs-ÉlysĂ©es, les forces de l’OpĂ©ra de Lyon prĂ©sentent une raretĂ© de Jules Massenet. Quatrième opĂ©ra de son auteur, HĂ©rodiade, qui connut des dĂ©buts retardĂ©s en France, souffre de dĂ©fauts multiples, dont une faiblesse dramaturgique insigne. Aussi, la version de concert s’avère idĂ©ale de ce fait, permettant de les estomper au profit des qualitĂ©s musicales indĂ©niables au grĂ© de scènes très variĂ©es et inventives allant de l’intime au grand concertato.

    Au sein de la belle distribution réunie pour l’occasion, Ekaterina Semenchuk est la seule à ne pas correspondre tout à fait aux exigences de son rôle. Son français est pour le moins exotique avec une prononciation très libre des voyelles. La fougue vocale que met la mezzo-soprano dans son incarnation du personnage d’Hérodiade fait fi du style et flirte avec une caricature d’ogresse slave avec des graves quasiment sismiques tandis que les aigus longs et magnifiques semblent appartenir à une autre chanteuse.

    Point de rupture de registre en revanche chez Nicole Car dont le soprano est d’une égalité parfaite avec un rien de monochromie. L’Australienne trouve en Salomé peut-être son meilleur emploi à ce jour, arrivant à exprimer toute la passion qui anime l’adolescente jusque dans une scène finale fort émouvante. Le ténor Jean-François Borras allie qualité de timbre et un grand naturel dans l’émission jamais forcée, servant au mieux la sérénité du prophète Jean.

    Comme le titre de l’opéra ne le révèle pas, le rôle principal revient à Hérode, personnage pivot tant au niveau de l’action politique qu’amoureuse. Étienne Dupuis y triomphe avec une autorité vocale sans faille et un français exemplaire. La harangue du tétrarque au II impressionne particulièrement par l’éloquence menaçante qu’y met le baryton.

    L’engagement de Nicolas Courjal est tout aussi patent dans le rôle trop court du mage Phanuel, avec une qualité constante de timbre. Si l’émission bouge parfois, le souffle, les couleurs et les mots permettent à la basse d’offrir une confrontation avec Hérodiade d’anthologie. Parmi les petits rôles, on distingue le Vitellius de Pawełl Trojak et le chant a capella de Robert Lewis. Par ailleurs, tous les chanteurs sont d’autant valeureux que l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon leur livre une concurrence sonore sans merci.

    Plus encore que dans la Manon donnée dans cette même salle la saison dernière, Daniele Rustioni n’a de cesse de fouetter la pâte orchestrale. Certes, l’animation qu’il met à chaque phrase veut servir l’art mélodique de Massenet, toutefois la ligne se perd et l’ensemble tend à devenir un péplum grand-guignol. On passe sur les mimiques de sa direction mais les oreilles saignent d’une surenchère dynamique assourdissante. Tant d’amour mériterait plus de finesse.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 25/11/2022
    Thomas DESCHAMPS

    Version de concert d’Hérodiade de Massenet sous la direction de Daniele Rustioni au Théâtre des Champs-Élysées Paris.
    Jules Massenet (1842-1912)
    Hérodiade, opéra en quatre actes et sept tableaux (1881)
    Livret de Paul Milliet et Henri Grémont, inspiré de Hérodias de Gustave Flaubert

    Ekaterina Semenchuk (HĂ©rodiade)
    Nicole Car (Salomé)
    Jean-François Borras (Jean)
    Étienne Dupuis (Hérode)
    Nicolas Courjal (Phanuel)
    Pawełl Trojak (Vitellius)
    Pete Thanapat (Le Grand prĂŞtre)
    Robert Lewis (une voix dans le temple)
    Giulia Scopelliti (une jeune babylonienne)
    Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Lyon
    direction : Daniele Rustioni

     


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