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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Concert hommage à György Ligeti par l’Ensemble Intercontemporain sous la direction de Vimbayi Kaziboni à la Cité de la musique, Paris.
Au cœur du rythme
Dans le cadre des concerts du centenaire de la naissance de Ligeti, l’Ensemble Intercontemporain construit à la Cité de la musique un programme hommage autour du rythme, interprété en soliste par Sébastien Vichard, John Stulz ou encore Dimitri Vassilakis dans le Concerto pour piano du compositeur, tous sous la baguette de Vimbayi Kaziboni.
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
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Posté au balcon, John Stulz introduit le concert dans une ambiance feutrée avec le deuxième mouvement de la Sonate pour alto de Ligeti, maîtrisant les doubles cordes avec virtuosité. Ce Loop évoque déjà la suite du programme, tant la répétition apparaît essentielle dans les rythmes africains.
Ainsi, la pièce s’enchaîne naturellement attacca avec la pièce de Kevin Volans. Dans Leaping Dance, les instrumentistes à vent de l’Ensemble Intercontemporain déploient un groove naturel soutenu par le chef zimbabwéen Vimbayi Kaziboni, qui fait parfaitement ressortir la polyrythmie complexe de l’œuvre. Ce dynamisme structurel laisse finalement place à une rêverie pastorale sur ostinato de clarinette, issue d’un air traditionnel xhosa.
L’arrangement réussi de l’Étude n° 7 de Nancarrow par Yvar Mikhashoff continue d’explorer la thématique du rythme entre swing et ballade avec un délicieux humour postmoderne. La difficulté réside dans la superposition de thèmes et la juxtaposition de métriques variées, que l’EIC relève en toute souplesse.
Avec Invisible self d’Andile Khumalo, la première partie du concert se conclut par une pièce dans laquelle le piano tient le premier rôle. De beaux dialogues s’engagent alors avec le marimba, tandis que les vents contribuent à tendre l’atmosphère générale. Après cette longue première section, une cadence du piano est tenue avec habileté par Sébastien Vichard, dont la boucle rythmique irrégulière se voit par la suite orchestrée pour renouveler l’écoute.
Afin de remettre en avant Ligeti avant le Concerto pour piano en fin de programme, Vichard revient seul en scène avec l’étude Désordre du compositeur hongrois, dont il dompte aisément la technicité entre touches noires et blanches, bien que son tempo rapide empêche de bien percevoir le jeu sur les accentuations déplacées. Le son chaleureux du pianiste remplit ensuite la salle dans Ukom, une promenade apaisante et envoûtante du compositeur Joshua Uzoigwe.
Avec The Homeless Wanderer, Emahoy Tségué-Maryam Guébrou déplace l’expérience d’écoute vers une musique juxtaposant inlassablement la même section avec quelques rares variations, plaçant l’auditeur dans une situation d’attente. Vichard arrive à entretenir l’attention avec une douceur particulière dans ce matériau bluesy.
L’EIC rĂ©investit la scène avec RĂtmicas de Tania LeĂłn, en cinq mouvements formĂ©s de polyrythmie complexe et d’ostinatos enchevĂŞtrĂ©s. La soirĂ©e peut alors se clore avec le Concerto pour piano de Ligeti, interprĂ©tĂ© en soliste par Dimitri Vassilakis, on ne peut plus Ă l’aise dans cette page virtuose, qu’il amorce de façon lĂ©gère, soutenu par un Ensemble aux lignes claires et dĂ©taillĂ©es.
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Cité de la Musique, Paris Le 03/03/2023 Chloë ROUGE |
| Concert hommage à György Ligeti par l’Ensemble Intercontemporain sous la direction de Vimbayi Kaziboni à la Cité de la musique, Paris. | György Ligeti (1923-2006)
Loop (Sonate pour alto)
Kevin Volans (*1949)
Leaping Dance
Conlon Nancarrow (1912-1997)
Study n° 7, arrangé par Mikhashoff
Andile Khumalo (*1978)
Invisible self
György Ligeti (1923-2006)
Désordre (Études pour piano)
Emahoy Tségué-Maryam Guébrou (*1923)
The Homeless Wanderer
Joshua Uzoigwe (1946-2005)
Ukom
Tania LeĂłn (*1943)
RĂtmicas
György Ligeti (1923-2006)
Concerto pour piano
Ensemble Intercontemporain
direction : Vimbayi Kaziboni | |
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