  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
 | 
  | 
 
	| CRITIQUES DE CONCERTS | 
	03 novembre 2025 | 
 
	  | 
 
 
	
	
		 
Concert de l’Orchestre national d’Île-de-France sous la direction d’AinÄrs RubiÄ·is, avec le concours du duo Geister.
  
Une salle, trois ambiances 
Quand l’architecture massive de la Symphonie Romantique d’Anton Bruckner rencontre, dans un même concert, la pensée protéiforme et originale du Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc, le choc des cultures est grand mais le duo Geister et le chef AinÄrs RubiÄ·is proposent une soirée d’une grande tenue, entamée par une création.   
		 
	 | 
	  | 
	
	
	 
  
	 
	
Âge polyphonique
 Lille en lumière
 Boris présumé coupable
	[ Tous les concerts ]
	 
	
  
	
 
 
	 
	
  | 
 
 
 
	| 
 Comme à son habitude, l’ONDIF ouvre le concert avec une création. Le jeune compositeur finlandais Joel Järventausta répond à cette commande par une Bacchanale plus inquiétante que légère et festive. Après une introduction qui semble figurer une aurore boréale, de stridents éclats orchestraux jaillissent portés par les cuivres, les percussions, et les flûtes, avant que ne s’installe une course poursuite frénétique, digne d’un James Bond, dirigée avec mordant par AinÄrs RubiÄ·is. 
 
Non pas dévolue à l’anniversaire de l’orchestre – dont le concert aura lieu le 23 janvier – mais à deux œuvres diamétralement opposées, la suite du concert voit s’enchaîner le Concerto pour deux pianos de Poulenc et la Symphonie n° 4 de Bruckner. 
 
Dans Poulenc, le duo Geister prend le parti de lignes claires avec un grave aussi détaillé que l’aigu. L’atmosphère vaporeuse du passage chambriste (Allegro) est réussie mais aurait pu être encore plus éthérée grâce à une plus grande connexion entre les solistes et les bois. Par leur douceur émouvante, les deux pianistes s’illustrent particulièrement dans le thème Mozart du Larghetto, soutenus discrètement mais avec moelleux par l’ONDIF. Somme toute, entre l’Allegro et le Finale, la théâtralité et la facétie manquent à cette interprétation très sage. 
 
Rubiķis épouse pleinement le sous-titre Romantique de la Quatrième Symphonie de Bruckner. Grâce à des gestes amples, il s’attache à rendre le lyrisme et la simplicité des thèmes tout en allant chercher le pianississimo le plus délicat et les fortissimos les plus majestueux. Si le chef nous tient tant en haleine durant tout le premier mouvement, il le doit à cette maîtrise des nuances et des contrastes. S’ajoute à cela un cor solo exemplaire et des chorals de cuivres dignes du plein jeu de l’orgue, qui jamais ne détimbrent. 
 
L’Andante perd un peu de sa superbe dans les contrastes mais révèle des pupitres et des solistes captivants. Sous l’archer de Renaud Stahl, les altos s’illustrent brillamment dans leur moment de gloire, élevant avec rondeur le second thème. Le Scherzo sonne la chasse, motif que le pupitre de cors aurait gagné à plus articuler mais qui se fond ensuite dans un contrepoint parfaitement équilibré dans la masse des cuivres. 
 
Dans le Finale, Rubiķis donne enfin à entendre la pleine puissance de l’orchestre, dans les tuttis homophoniques, bien sûr, et dans tous les thèmes martiaux et triomphants. Plus le mouvement avance, plus l’architecture devient claire, et ce jamais aux dépends des transitions et des respirations. 
  |   |  	 | 
 
 
 
 
 
  |  
Philharmonie, Paris Le 15/01/2024 Chloë ROUGE |   
  |  | Concert de l’Orchestre national d’Île-de-France sous la direction d’AinÄrs RubiÄ·is, avec le concours du duo Geister. |  Joel Järventausta (*1995) 
Bacchanale 
Francis Poulenc (1889-1963) 
Concerto pour deux pianos 
Duo Geister, pianos 
Anton Bruckner (1824-1896) 
Symphonie n° 4 en mib majeur « Romantique Â» 
Orchestre national d’Île de France 
direction : AinÄrs RubiÄ·is   |    |  
  |    |  
  |   |   |   
	
	 |