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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 mai 2025 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Klaus Mäkelä, avec le concours du pianiste Leif Ove Andsnes au Festival de Pâques de Baden-Baden 2025.
Baden-Baden 2025 (1) :
L’hédonisme pur
Pour sa dernière participation au Festival de Pâques de Baden-Baden avant de rejoindre Salzbourg l’an prochain, le Philharmonique de Berlin brille de mille feux dans deux partitions gigantesques à même de valoriser une formation renversante tandis que Leif Ove Andsens se promène dans le Concerto pour piano n° 3 de Rachmaninov.
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Les cygnes entrent dans Paris
Baden-Baden 2025 (2) :
Une autre émotion
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En 2026, les Berliner Philharmoniker regagneront Salzbourg pour le Festival de Pâques – ils y débuteront un Ring sous la direction de Petrenko et dans une mise en scène de Serebrennikov. Baden-Baden aura profité une dizaine d’années de la phalange allemande et, comme cadeau d’adieu, ce concert ne sera pas des moindres. L’orchestre y propose en effet deux partitions gigantesques et n’en fait qu’une bouchée, tout comme Leif Ove Andsnes qui se promène littéralement dans le Troisième Concerto de Rachmaninov.
Aucun effort sensible, aucun effet de manche, aucune lourdeur mais au contraire un sang-froid constant, une clarté, une franchise rafraîchissante dans une partition qui peut pourtant tourner à l’indigeste. Néanmoins empli de lyrisme et pouvant afficher un volume sonore conséquent, le jeu du Norvégien fait toujours preuve de distinction, de subtilité et en devient par moments ensorcelant, notamment dans la cadence du premier mouvement.
Klaus Mäkelä est sur la même longueur d’ondes : du lyrisme, mais pas de pathos, une grande clarté du discours reposant sur un orchestre mordant et d’une précision redoutable. On a rarement entendu cette partition aussi fine et nette. Les mêmes qualités frappent dans une œuvre emblématique pour le Philharmonique de Berlin, la Symphonie alpestre, partition fascinante, sorte d’adieu à l’orchestre symphonique du XIXe siècle, dont Herbert von Karajan a gravé une version discographie magistrale avec la même formation.
Mäkela se jette à corps perdu dans cet ouvrage gigantesque mais, là encore, garde une clarté constante, jusque dans un Orage impressionnant mais pas écrasant. Le geste est parfois large, parfois gracieux (quasi viennois par moments), jamais pesant même dans les pages les plus denses. On pourra trouver le travail sur la couleur modeste (les sortilèges de Karajan, dans Sur le pâturage, demeurent inégalables) même si l’ambiance inquiétante d’avant l’orage est très réussie. Les passages élégiaques (Coucher de soleil) sont par contre magnifiques et peuvent compter sur un pupitre de violons exceptionnel.
Car, venons-y, l’orchestre brille de mille feux, et c’est bien lui le héros de la soirée. Tous les pupitres sont magnifiques et les nombreux soli qui parsèment la partition sont à marquer d’une pierre blanche. On remarque particulièrement ceux du hautbois, de la trompette ou du renversant cor de Yun Zeng (salué par une ovation digne d’une star lyrique) tout comme les époustouflants cors en coulisses. Sans que cela ne tourne à une vide démonstration (Mäkelä veille au sens du récit), on ne peut qu’être confondu et comblé par ce stupéfiant hédonisme.
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Festpielhaus, Baden-Baden Le 19/04/2025 Pierre-Emmanuel LEPHAY |
 | Concert de l’Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Klaus Mäkelä, avec le concours du pianiste Leif Ove Andsnes au Festival de Pâques de Baden-Baden 2025. | Sergueï Rachmaninov (1873-1943)
Concerto pour piano n° 3 en ré mineur op. 30
Leif Ove Andsnes, piano
Richard Strauss (1864-1949)
Eine Alpensinfonie, op. 64
Berliner Philharmoniker
direction : Klaus Mäkelä |  |
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