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CRITIQUES DE CONCERTS 01 juin 2025

Concert du Trio Pantoum au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.

Trio gagnant
© Thomas Deschamps

Dans le cadre de La Belle saison, et à l’occasion de la sortie de son premier CD chez La Dolce Volta, le Trio Pantoum a confirmé les formidables qualités qui lui ont permis de gagner nombre de compétitions. Trois œuvres de jeunesse composées en Russie leur permettent d’exposer un jeu immaculé qui transforme l’ardeur en un kaléidoscope d’émotions musicales.
 

Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
Le 05/05/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Dans l’atmosphĂ©rique Ă©crin des Bouffes du Nord, le dĂ©but du Premier trio Ă©lĂ©giaque de Rachmaninov a quelque chose de surnaturel. Le lent trĂ©molo Ă©mis par Bogeun Park rejoint par Hugo Mader sonne mystĂ©rieux Ă  souhait alors que le piano de Kojiro Okada expose avec simplicitĂ© ladite mĂ©lodie Ă©lĂ©giaque qui se communique aux cordes. Ici tout est affaire d’affects au grĂ© des indications du compositeur, un piège pour beaucoup d’interprètes.

    Les Pantoum ne se dérobent pas mais s’expriment sans pathos et, surtout, ils usent d’une riche palette de couleurs et de nuances. Le piano domine sans jamais écraser les cordes, admirables d’équilibre et de complicité musicale. La passion de ce mouvement unique se nourrit d’une ardeur juvénile et finit par s’éteindre comme un cœur trop fragile. Les Pantoum présentent ensuite l’une des œuvres figurant sur leur premier disque.

    Presque contemporain de celui de Rachmaninov le Trio n° 1 d’Arensky se veut un hommage à Mendelssohn. Après un Allegro moderato au lyrisme débordant et très longuement développé, le deuxième mouvement retrouve en effet l’acuité de son modèle. Les trois musiciens rivalisent d’une fraîche et piquante virtuosité qui n’oublie ni la ligne ni l’élégance. L’Élégie, moins funèbre que celle de Rachmaninov, suscite chez eux une profusion de couleurs, qualité qui n’est pas absente non plus du rondo conclusif porté par une énergie et un souffle salutaires.

    Après l’entracte, les Pantoum interprètent une autre œuvre de jeunesse d’un troisième compositeur. Si Weinberg n’a que 26 ans lorsqu’il écrit son Trio en la mineur, il le fait dans un contexte dramatiquement différent de celui de ses deux prédécesseurs. L’année de composition, 1945, parle d’elle-même pour ce Polonais réfugié en URSS. La voix qu’il fait entendre n’est pas celle d’un questionnement intime amoureux mais d’une lutte collective pour la survie comme dans un Praeludium qui sonne comme une alerte aux bombardements.

    Traduisant ce sous-texte prodigue en ruptures, les Pantoum donnent une lecture saisissante par son intensité et sa perfection plastique jusque dans le dernier mouvement fugué entre âpreté et austérité, laissant l’auditoire sonné. Sans surprise, les musiciens offrent en premier bis le mouvement du Trio de Ravel à l’origine du nom de leur formation, et prolongent l’éclat virtuose et les contrastes avec le début du Trio Dumky de Dvořák qui lui aussi va comme un gant à cette formation hors pair.




    Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
    Le 05/05/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert du Trio Pantoum au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
    SergueĂŻ Rachmaninov (1873-1943)
    Trio élégiaque n° 1 en sol mineur (1892)
    Anton Arensky (1861-1906)
    Trio avec piano n° 1 en ré mineur, op. 32 (1894)
    Mieczysław Weinberg (1919-1996)
    Trio avec piano en la mineur, op. 24 (1945)
    Trio Pantoum
    Hugo Meder, violon
    Bogeun Park, violoncelle
    Kojiro Okada, piano

     


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