altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 01 juillet 2025

Concert KaiserRequiem de l’Orchestre de Paris sous la direction d’Omer Meir Wellber à la Philharmonie de Paris.

Viva la muerte
© Denis Allard

Pour ses débuts avec l’Orchestre de Paris, Omer Meir Wellber présente son projet KaiserRequiem qui confronte la musique d’Ullmann à celle de Mozart. Une réussite époustouflante avec des musiciens et des chanteurs portés par une direction inspirante qui prouve qu’il est possible de renouveler avec imagination la pratique du concert.
 

Philharmonie, Paris
Le 08/05/2025
Thomas DESCHAMPS
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Le prix de l’audace

  • Le retour du serial barber

  • En totale osmose

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • PersonnalitĂ© singulière parmi les chefs d’orchestre en activitĂ©, Omer Meir Wellber est Ă  la fois un musicien reconnu et un romancier traduit dans plusieurs langues. Homme de projets, il cherche de plus en plus Ă  renouveler l’approche du concert. FrappĂ© par la puissance expressive de L’Empereur d’Atlantis de Viktor Ullmann et souhaitant le prĂ©senter Ă  son public de l’opĂ©ra de Palerme, il a rapidement compris que cet opĂ©ra de chambre composĂ© au camp de TerezĂ­n – la vitrine des camps de concentration nazis –, nĂ©cessitait quelque adaptation pour ĂŞtre montĂ© sur une grande scène.

    Mieux, il a eu l’idée pour le moins originale d’y mêler le Requiem de Mozart (les seules parties réellement de la main du compositeur). Non seulement les deux partitions traitent de la mort et sont intimement liées à la disparition de leur compositeur – Ullmann a été assassiné à Auschwitz et Mozart emporté par la maladie avant d’avoir pu achever sa partition –, mais elles entrent en résonnance musicale davantage qu’on aurait pu s’y attendre. Ainsi le chef israélien n’a pas eu à composer des transitions ; en guise de liaison quelques changements harmoniques ont suffi. À Palerme, le spectacle a été mis en scène, à Vienne il va faire l’objet d’un ballet. Pour le concert de ce soir, Wellber s’est chargé lui-même de l’adaptation, de la dramaturgie et des lumières.

    Arrivant depuis le fond de parterre, le chanteur interprétant le rôle du Haut-parleur avec son mégaphone de circonstance lance l’histoire de L’Empereur d’Atlantis, un despote qui décide de la guerre de tous contre tous. Outrée par ce comportement d’un mortel qui outrepasse ses pouvoirs, la Mort va se mettre en grève et de ce fait plus personne ne peut mourir. La musique d’Ullmann mélange toutes sortes de courants musicaux. Sa saveur générale de cabaret berlinois un peu grinçant laisse aussi transparaître l’utilisation de matériaux plus classiques comme le choral Ein feste Burg ist unser Gott.

    La transition avec Mozart s’effectue de manière particulièrement fluide. Wellber communique au Chœur de l’Orchestre de Paris une ferveur impressionnante tout en cultivant une ligne claire jusque dans les passages les plus virtuoses. Certains des solistes de l’opéra officient également dans le Requiem : le changement stylistique ne sonne pas toujours évident sauf pour la basse Evan Hughes qui incarne à la fois une Mort à la présence hypnotique et chante un Tuba mirum impeccable.

    Benjamin Hulett fait un Arlequin lunaire et Thomas Johannes Mayer met à profit ses Wotan passés pour composer un Empereur impavide, qui va devoir accepter de mourir pour que la Mort accepte de reprendre son office. Les choristes qui avaient quitté la salle reviennent après son sacrifice pour le Lacrimosa. Vêtus non plus en noir mais en civil, ils n’en sont que plus touchants et transmettent une dernière image qui est celle de l’espoir.




    Philharmonie, Paris
    Le 08/05/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert KaiserRequiem de l’Orchestre de Paris sous la direction d’Omer Meir Wellber à la Philharmonie de Paris.
    KaiserRequiem
    Viktor Ullmann (1898-1944)
    Der Kaiser von Atlantis, opéra de chambre en quatre scènes (1944)
    Livret de František Petr Kien
    Thomas Johannes Mayer (L’empereur Overall)
    Christel Loetzsch (Le Tambour)
    Benjamin Hulett (Arlequin)
    Rebecca Nelsen (La fille à la coupe au carré / Soldat)
    Evan Hughes (La Mort)
    JunHo You (Soldat)
    Charles Morillon (Le Haut-parleur).
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Requiem en ré mineur, KV 626 (1791)
    Chœur de l’Orchestre de Paris
    Orchestre de Paris
    conception, direction, dramaturgie, éclairages : Omer Meir Wellber

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com