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CRITIQUES DE CONCERTS 04 juin 2025

Reprise de Manon de Massenet dans la mise en scène de Vincent Huguet, sous la direction de Pierre Dumoussaud à l’Opéra national de Paris.

Les Fonderies de Massenet
© SĂ©bastien MathĂ©

Un nouveau triomphe pour Benjamin Bernheim, fidèle amoureux de l’ingénue Manon plus inégale d’Amina Edris. La repise du spectacle de Vincent Huguet fonctionne nonobstant quelques détails superfétatoires et une tendance à forcer certaine situation. Tout juste nommé à la direction de l’Opéra de Rouen, Pierre Dumoussaud peine à trouver le bon équilibre dans la fosse.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 26/05/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Il s’agit de la deuxième reprise de ce spectacle créé en 2020, mais seulement de sa neuvième reprĂ©sentation, les sĂ©ries prĂ©cĂ©dentes ayant Ă©tĂ© amputĂ©es par la pandĂ©mie de Covid. Voici de retour la transposition dans les AnnĂ©es folles signĂ©e Vincent Huguet, qui fonctionne dans son principe gĂ©nĂ©ral. L’ingĂ©nue Manon se lance sans frein Ă  la dĂ©couverte des plaisirs parisiens et se trouve happĂ©e par les puissants qui mènent le bal.

    Des beaux décors Art déco, des lumières soignées forment le cadre réussi d’une dramaturgie inutilement encombrée de la présence de Joséphine Baker en modèle pour la jeune Manon. Deux chansons d’époque cohabitent difficilement avec la musique de Massenet. Pour autant, l’histoire s’accommode de quelques arrangements et offre une belle lisibilité. La direction d’acteurs distingue très nettement le couple Manon-Des Grieux du reste des personnages.

    Les amoureux se caractérisent avec bonheur par un jeu sensible et nuancé alors que l’entourage fait l’objet d’une présentation souvent caricaturale parfois en contrariété avec la musique et le livret. Ainsi, les prédateurs que sont Morfontaine et Brétigny apparaissent presque exclusivement sous un jour comique exagéré. Les chœurs, parfaitement préparés par Ching-Lien Wu, voient leur chant raidi par l’expressionisme apparemment demandé par la production.

    Amina Edris assure la totalité des représentations à la suite de la défection de Nadine Sierra. Parfaitement à l’aise en scène, elle incarne Manon dans toutes ses nuances et maîtrise la prononciation et plus encore le passage du chant au dialogue en passant par le mélodrame. La voix est bien assise, avec de jolies couleurs. Toutefois, la montée en régime provoque une forte altération du timbre qui laisse penser que le rôle n’est peut-être pas idéal pour la soprano, de surcroît peu émouvante ce soir.

    Aucune réserve en revanche pour son partenaire, Benjamin Bernheim. Le Chevalier semble un des meilleurs rôles du ténor qui apporte tout l’émotion rêveuse à En fermant les yeux et transcende la scène de Saint-Sulpice. À leur côté, le Lescaut d’Andrzej Filończyk n’offre qu’un chant vulgairement outrancier et une prononciation inexistante qui ruinent notamment l’exquis pastiche Ô Rosalinde, il me faudrait gravir le Pinde.

    Il devrait écouter son collègue Nicolas Cavallier à la ligne exemplaire en comte des Grieux. Excellent chanteur, Nicholas Jones n’exploite pas toutes les facettes de Morfontaine qui paraît ici comme on l’a dit précédemment plus bouffon que menaçant. Le Brétigny de Régis Mengus se tire mieux de ce paradoxe. Le reste de la distribution satisfait à l’instar des trois jeunes maîtresses parfaitement campées.

    Dans la fosse, Pierre Dumoussaud cherche à communiquer à l’orchestre une énergie débordante comme s’il ne faisait pas confiance à la respiration naturelle de cette musique. Il ressort de cette fébrilité un manque de lyrisme et des problèmes nombreux de cohésion de l’orchestre. Un dramatisme constant va jusqu’à rendre les danses du Cours-la-Reine plus proche des Fonderies d’acier de Mossolov que de leurs modèles du XVIIIe siècle.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 26/05/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Reprise de Manon de Massenet dans la mise en scène de Vincent Huguet, sous la direction de Pierre Dumoussaud à l’Opéra national de Paris.
    Jules Massenet (1842-1912)
    Manon, opéra-comique en cinq actes et six tableaux (1884)
    Livret de Henri Meilhac et Philippe Gille d’après le roman de l’abbé Prévost

    Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Pierre Dumoussaud
    mise en scène : Vincent Huguet
    décors : Aurélie Maestre
    costumes : Clémence Forey
    chorégraphie : Jean-François Kessler
    préparation des chœurs : Ching-Lien Wu

    Avec :
    Amina Edris (Manon Lescaut), Benjamin Bernheim (Le Chevalier des Grieux), Andrzej Filończyk (Lescaut), Nicholas Jones (Guillot de Morfontaine), Régis Mengus (Monsieur de Brétigny), Nicolas Cavallier (Le Comte des Grieux), Ilanah Lobel-Torres (Poussette), Marine Chagnon (Javotte), Maria Warenberg (Rosette), Philippe Rouillon (L’Hôtelier), Laurent Laberdesque (Le Premier garde), Olivier Ayault (Le Deuxième garde), Danielle Gabou (Joséphine).

     


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