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CRITIQUES DE CONCERTS 15 juin 2025

Nouvelle production du Chevalier à la rose de Strauss dans une mise en scène de Krzysztof Warlikowski et sous la direction de Henrik Nánási au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Sans contrefaçon, je suis un garçon
© Vincent Pontet

La dernière production de l’ère Michel Franck déçoit. Le choix a priori judicieux de Warlikowski pour monter une histoire de confusion des sens ne tient pas ses promesses tandis que la direction à angle droit d’Henrik Nánási sonne contre-nature. Un peu seule sur le plateau, Véronique Gens fait heureusement ici une première Maréchale qu’on espère réentendre bientôt.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 02/06/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Alors que Sophie et Octavian s’apprĂŞtent Ă  consommer leur amour sur le lit, une vidĂ©o en noir et blanc montre la MarĂ©chale rentrant de manière nonchalante Ă  son appartement. Elle se sert un whisky, s’avise que son Ă©poux est prĂ©sent, lui sert Ă©galement un verre et se met Ă  discuter avec lui. Telle est la fin du Chevalier Ă  la rose mise en scène par Krzysztof Warlikowski : un rĂ©alisme plat qui invite le spectateur Ă  faire de mĂŞme pour oublier un spectacle dĂ©cevant.

    La confusion des sens réduite à une simple confusion des genres, une multitude de détails brouillant les pistes d’un livret déjà alambiqué. Le processus paradoxal de réduction-éparpillement mis en œuvre rend sans doute l’histoire peu lisible pour le débutant, certainement ennuyeuse pour l’amateur. La présence épisodique d’une équipe de tournage explique peut-être le détachement mais obère tout émoi ou désarroi amoureux.

    Warlikowski ne fait rien de spécial de Sophie ni d’Octavian. Ce dernier paraît juste beaucoup plus féminin que de coutume, tout en révélant une charmante quéquette lorsqu’il se travestit au III. La présence quasi permanente de Mohammed (joué de manière flamboyante par la comédienne Danielle Gabou), du coiffeur Hippolyte transformé en sapeur (Sean Patrick Mombruno), de Léopold devenu une sorte de Jackson-Five joyeusement bondissant (Djeff Tilus) ne fait que divertir.

    S’il faut savoir gré au metteur en scène polonais de stopper net l’agitation pour les grands moments de la partition, souvent accompagnés d’un éclairage plus intimiste, cette séparation peu fluide alourdit le rythme de la soirée, d’autant que les coups de théâtre sont le plus souvent banalisés en toute conscience.

    Dans la fosse, Henrik Nánási ne parvient pas à inverser l’appréciation. Sous sa direction rigide, le National de France peine à s’épanouir. Les valses se figent du fait de l’absence totale de rubato, les harmonies sonnent crûment, le violon joue faux la toute fin du I. Le chef qui chantonne pourtant bruyamment n’insuffle pas de lyrisme. Sur scène non plus, à l’instar de toute la galerie de petits rôles bien criards en ce soir d’avant-dernière.

    Que dire d’une Annina qui utilise autant de voix différentes qu’il y a de mots dans sa lecture de la lettre à Ochs ? D’un Chanteur italien engorgé comme il est moulé dans son slip de boxeur ? Et pourquoi laisse-t-on Jean-Sébastien Bou chanter son Faninal plus fort que tout le monde sur le plateau ? Jadis glorieux Ochs à Munich ou ailleurs, Peter Rose semble mimer son rôle dont il distille quelques restes bien épars.

    À l’inverse, la jeune Niamh O’Sullivan, bien chantante, doit encore approfondir sa partie pour parvenir à traduire l’ambivalence des sentiments d’Octavian. Dans ce contexte, la Sophie de Regula Mühlemann fait un bien fou : justesse, caractère et prononciation exemplaires. Enfin, la Maréchale de Véronique Gens console de beaucoup de choses. Élégante et sensible dans son maintien comme dans son émission, la chanteuse émeut enfin.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 02/06/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Nouvelle production du Chevalier à la rose de Strauss dans une mise en scène de Krzysztof Warlikowski et sous la direction de Henrik Nánási au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Richard Strauss (1864-1949)
    Der Rosenkavalier, comédie en musique en trois actes op. 59 (1911)
    Livret de Hugo von Hofmannsthal

    Chœur Unikanti, Maitrise des Hauts-de-Seine
    Orchestre national de France
    direction : Henrik Nánási
    mise en scène : Krzysztof Warlikowski
    scénographie et costumes : Małgorzata Szcęśniak
    lumières : Felice Ross
    vidéo : Kamil Polak
    chorégraphie : Claude Bardouil

    Avec :
    Véronique Gens (La Maréchale), Peter Rose (Le baron Ochs von Lerchenau), Niamh O’Sullivan (Octavian), Regula Mühlemann (Sophie), Jean-Sebastien Bou (Monsieur de Faninal), Eléanore Pancrazi (Annina), Kreśimir Špicer (Valzacchi), Francesco Demuro (Un chanteur italien), Laurène Paternò (Marianne), Florent Karrer (Un commissaire / un notaire), François Piolino (Le majardome de Faninal), Yoann Le Lan (Un aubergiste).

     


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