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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 juillet 2025 |
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Création mondiale de The Nine Jewelled Deer mise en scène par Peter Sellars et sous la direction de Sivan Eldar au Festival d'Aix-en-Provence 2025.
Aix 2025 (5) :
La Biche qui prend l’eau
À la Fondation Luma d'Arles, Aix dévoile The Nine Jewelled Deer, création collective de la compositrice Sivan Eldar et du metteur en scène Peter Sellars. Entre rituel contemplatif et manifeste humaniste, la production manque de vigueur, malgré sa beauté plastique et la sincérité de ses intentions, peinant à transformer sa diversité en véritable geste théâtral.
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La Roque 2025 (2) :
Schubert au coude-Ă -coude
La Roque 2025 (1) :
De maître à élève
Ebrach 2025 :
Finis coronat opus
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Présenté à Fondation Luma, La Biche aux neuf bijoux de la compositrice Sivan Eldar, dans une mise en scène de Peter Sellars, s'inscrit dans une tradition hors-les-murs du Festival d'Aix-en-Provence conçu et pensé par son directeur Pierre Audi, récemment disparu.
En focalisant l'attention sur un univers d'inspiration et un théâtre extra-européens, l'opéra se retrouve mis en relation avec d'autres formes de narration et de vision. La compositrice et le metteur en scène ont inscrit cette production dans un projet collectif qui donne aux notes de programme l'aspect d'un passionnant journal de bord rédigé à plusieurs mains. Hélas, la réalisation semble cocher toutes les cases qui mènent le spectateur à un ennui tenace.
Inspiré du Sūtra de Vimalakīrti évoquant l'éveil et d'un conte bouddhiste mettant en scène un cerf orné de bijoux qui sauve la vie à un villageois en échange d'un secret qui sera trahi par la cupidité d'un roi à la recherche de l'animal mystérieux et l'extrême pauvreté du seul détenteur. L'auditeur pénètre dans cette œuvre comme un explorateur sans clés – ou plutôt saturé d'angles de lecture et de références qui peinent à s'emboîter les unes aux autres et finissent par dégager le sentiment d'assister à un lent et long rituel participatif.
L'oreille est plongée dans des nappes mobiles et improvisées par des musiciens assis en cercle autour d'une voix qui assure tour à tour les parties de chant et de narration. Indépendamment de l'accompagnement musical et des abstractions convenues de la plasticienne Julie Mehretu, la mezzo Ganavya Doraiswamy et Aruna Sairam, toutes deux héritières des traditions vocales de l'Inde du Sud, livrent une interprétation fascinante mais qui semble déconnectée de toute notion de mise en scène.
Point de dramaturgie digne de ce nom en l'espace d'une soirée dont les deux heures pourront avoir une durée ressentie beaucoup plus importante. Il reste le souvenir d'une musique dont la circularité et les insistances dessinent une forme de relation avec le public et les interprètes dont Hayden Chisholm (saxophone), Sonia Wieder-Atherton (violoncelle), Nurit Stark (violon, alto) ou Rajna Swaminathan (percussions).
Assurée par Augustin Muller de l'IRCAM, la sonorisation électronique souligne (plus qu'elle ne contraste) l'écrin émollient et réverbéré d'une entreprise qui prend rapidement l'eau et peine à convaincre.
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