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CRITIQUES DE CONCERTS 12 aoűt 2025

Liederabend du baryton Konstantin Krimmel, accompagné par le pianiste Ammiel Bushakevitz et la récitante Maren Ulrich au Festival de Munich 2025.

Munich 2025 (3) :
Le chant du lotus

© Geoffroy Schied

Konstantin Krimmel et Ammiel Bukashievitz livrent avec la complicité de Maren Ulrich le plus vivant des hommages à Heinrich Heine. L’alternance mesurée de textes et Lieder se fait sans aucune pesanteur et souligne la richesse de l’univers du poète. Une soirée à l’aune du talent du baryton originaire d’Ulm, qui se montre au sommet de son art.
 

Prinzregententheater, MĂĽnchen
Le 24/07/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Parmi les poètes romantiques allemands, Heinrich Heine est celui qui a le plus inspirĂ© les compositeurs, avec pas moins de 6 833 mises en musique de ses poèmes. Pour lui rendre hommage, Konstantin Krimmel et Ammiel Bukashevitz ont fait appel Ă  une rĂ©citante, Maren Ulrich, afin d’évoquer aussi ses Ĺ“uvres en prose. Car comme l’a Ă©crit ThĂ©ophile Gautier : « ,;nul Ă©crivain n’eut Ă  la fois tant de poĂ©sie et tant d’esprit ; deux choses qui se dĂ©truisent ordinairement. Â»

    Alterner groupes de mélodies et extraits de textes n’est jamais gagné d’avance. D’autant que la voix de la récitante est nettement amplifiée malgré l’acoustique généreuse du Théâtre du Prince régent. Pourtant, le passage de la musique à la parole se fait rapidement oublier. Il faut dire que les extraits des Tableaux de voyage ou d’autres écrits forment un portrait très vivant de leur auteur.

    Heine s’y montre sarcastique, déchiré, furieux mais aussi d’une joie contagieuse. La récitante n’hésite pas à prendre à partie le baryton tandis qu’à un autre moment, alors que Heine se moque de l’engouement des Berlinois pour Le Freischütz, Krimmel se met à en chanter en falsetto le début du chœur des demoiselles d’honneur.

    Bien entendu, la soirée demeure avant tout un Liederabend. Quinze mélodies parmi les plus réussies de Liszt, Schubert, Mendelssohn et Schumann forment à elles seules un programme d’une qualité exceptionnelle. Le paysage rhénan évoqué par deux fois, avec Im Rhein, im schönen Strome et Die Loreley naît littéralement du chant nuancé de Krimmel et de l’accompagnement au diapason de Bukashevitz.

    Ce dernier rend justice aux sortilèges de l’écriture pianistique de Liszt tout en veillant à son partenaire. L’émission du baryton subjugue par son naturel sur toute la tessiture et par un respect miraculeux de la prosodie. Cela se vérifie dans les six chefs-d’œuvre tirés du Schwanengesang de Schubert, à l’instar d’Am Meer, dont les interprètes rendent les mouvements avec subtilité, créant une houle intérieure.

    Une humilitĂ© et une Ă©conomie de moyens qui poussent Der Doppelgänger Ă  l’expression d’une cruautĂ© sans amĂ©nitĂ©. Une mĂŞme simplicitĂ© gouverne aussi les deux adaptations de Mendelssohn. Il suffit d’un ralenti soulignant l’évocation des fleurs de lotus (Auf FlĂĽgeln des Gesanges) ou d’une inflexion sur le mot « mort Â» (Neue Liebe) pour ouvrir un gouffre bouleversant.

    Très opportunément, les Schumann sont placés en fin de programme. Peut-être plus que tout autre, le compositeur de Zwickau a compris le déchirement propre à Heine – l’abattement de la fin de Die beiden Grenadiere, l’ironie face au dieu de Belsatzar et la mélancolie oublieuse de soi de Mit Myrten und Rosen. Une conjonction confirmée avec Die Lotusblume, l’unique bis offert au public fervent.




    Prinzregententheater, MĂĽnchen
    Le 24/07/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Liederabend du baryton Konstantin Krimmel, accompagné par le pianiste Ammiel Bushakevitz et la récitante Maren Ulrich au Festival de Munich 2025.
    Franz Liszt (1811-1886)
    Im Rhein, im schönen Strome, S. 272 (1855)
    Franz Schubert (1797-1828)
    Das Fischermädchen, D. 957 n° 10 (1828)
    Franz Liszt
    Die Loreley, S. 273 (1841)
    Frans Schubert
    Die Stadt, D. 957 n° 11 (1828)
    Am Meer, D. 957 n° 12 (1828)
    Franz Liszt
    Vergiftet sind meine Lieder, S. 289 (1844)
    Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
    Auf flügeln des Gesanges, op. 34 n° 2 (1834)
    Neue Liebe, op. 19a n° 4 (1832)
    Franz Schubert
    Ihr Bild, D. 957 n° 9 (1828)
    Der Doppelgänger, D. 957 (1828) n° 13
    Robert Schumann (1810-1856)
    Die beiden Grenadiere, op. 49 n° 1 (1821)
    Belsatzar, op. 57 (1840)
    Franz Schubert
    Der Atlas, D. 957 n° 8 (1828)
    Robert Schumann
    Schöne Wiege meiner Leiden, op. 24 n° 5 (1840)
    Mit Myrten und Rosen, op. 24 n° 9 (1840)
    Konstantin Krimmel, baryton
    Ammiel Bushakevitz, piano
    Maren Ulrich, récitante

     


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