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CRITIQUES DE CONCERTS |
09 septembre 2025 |
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Concert de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction d’Andris Nelsons, avec le concours du baryton Christian Gerhaher, de la soprano Julia Kleiter et du Chœur de l’Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris.
Prem’s 2025 (2) :
Idiomatisme dévoyé
Même assistance fervente pour cette deuxième soirée des Prem’s à la Philharmonie de Paris, et ce malgré un Orchestre du Gewandhaus de Leipzig peu glorieux dans Mendelssohn sous la direction paresseuse de son directeur musical, Andris Nelsons, qui épaissit considérablement le trait dans le Requiem allemand de Brahms.
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Prem’s 2025 (2) :
Idiomatisme dévoyé
Prem’s 2025 (1) :
On se lève tous pour les Prem’s
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La quadrature du cercle
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Pour la seconde soirée de sa visite parisienne, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig offre un programme tiré de son répertoire le plus endémique. Pourtant, dès le milieu du premier mouvement de la Symphonie Réformation de Mendelssohn, de sérieux problèmes s’imposent aux oreilles. On a découvert hier la nouvelle silhouette considérablement amincie d’Andris Nelsons, aujourd’hui celui-ci paraît très fatigué pour ses 46 ans, au point qu’il dirige assis tout en semblant soulager son dos en agrippant de sa main gauche la rambarde de son podium.
Ainsi, comme ces dernières années, le Letton ne dirige pratiquement qu’avec la baguette tenue par sa main droite. Plus encore qu’hier, il semble réticent à donner les départs aux différents pupitres. Les effectifs déployés n’aident pas à la précision et ne font qu’aboutir à un effet de puissance, nonobstant quelques pianissimi bien sentis. Le plus grave vient de l’incompréhensible diversité des coups d’archets chez des cordes ruinant le classicisme de l’écriture mendelssohnienne. L’absence de coordination atteint même la beauté des citations de l’Amen de Dresde, tandis que dans le dernier mouvement, la juxtaposition du choral et des passages fugato produit l’effet d’un capharnaüm.
Le Requiem allemand de Brahms, que l’orchestre créa dans sa version intégrale en 1869, ne souffre heureusement pas des mêmes embarras, sans convaincre pour autant. Si l’on salue la rentrée en bonne forme du Chœur de l’Orchestre de Paris, la différence de culture sonore entre les Parisiens et les Lipsiens saute aux oreilles. Surtout, le choix d’un effectif pléthorique (108 choristes) allié à l’indolence de la direction n’aide pas à la clarté du discours musical, encore moins à celui du texte.
Là où il le peut, Nelsons sacrifie à son péché mignon dans des crescendi colossaux venant rompre l’impression d’un Brahms sous Tranxène. Peu soucieuse du texte, Julia Kleiter canalise une voix désormais légèrement instable mais gardant toute sa séduction. De son côté, Christian Gerhaher détonne dans ses deux interventions certes distrayantes mais transformées en harangues expressionnistes évoquant le Moïse de Schoenberg. En outre, son extrême articulation ne fait que souligner le côté pataud de la direction chorale. Dès lors, on se console comme on peut avec les couleurs de l’orchestre.
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Philharmonie, Paris Le 03/09/2025 Thomas DESCHAMPS |
 | Concert de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction d’Andris Nelsons, avec le concours du baryton Christian Gerhaher, de la soprano Julia Kleiter et du Chœur de l’Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris. | Felix Mendelssohn (1809-1847)
Symphonie n° 5 en ré mineur « Réformation », op. 107 (1830)
Johannes Brahms (1833-1897)
Ein deutsches Requiem, op. 45 (1868)
Julia Kleiter, soprano
Christian Gerhaher, baryton
Chœur de l’Orchestre de Paris
Gewandhausorchester Leipzig
direction : Andris Nelsons |  |
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